Cinq jours après l’audience privée de trois quarts d’heure accordée par le pape aux onze délégués de l’aumônerie œcuménique des gymnases et hautes-écoles du canton de Vaud, Roberto De Col est encore ‘sur son petit nuage’.
Le responsable des 15-25 ans de l’Église catholique vaudoise a vécu ce moment privilégié comme un encouragement puissant pour ses activités. «Je me sens vraiment réconforté dans ce chemin, pas toujours facile, d’un œcuménisme concret», explique-t-il à cath.ch. Le deuxième point fort est la conviction que l’Evangile est pour tous: croyants, chrétiens, jeunes en recherche, parfois éloignés de l’Eglise ou révoltés. Nous ne devons pas baisser les bras. Le troisième point d’attention du pape François est la volonté et la capacité de se mettre à l’écoute de jeunes tout en leur offrant un lieu d’enracinement, un socle sur lequel, ils pourront bâtir leur vie.»
L’idée d’aller voir le pape était pourtant tombée de manière assez fortuite. «Chaque année les membres de l’aumônerie des écoles ont l’habitude de faire une ‘retraite’ en commun de trois jours. Pour cette année, nous avions suggéré de faire un voyage à Rome. La question d’obtenir une audience du pape s’est alors posée. Comme je suis italophone, j’ai proposé de préparer la demande et de l’envoyer par l’intermédiaire de Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes, bien connu au Vatican. J’ai insisté sur le caractère oecuménique de nos activités et de notre démarche . En septembre, Mgr de Raemy nous a communiqué la réponse positive de Rome»
Les aumôniers de jeunes ont tenu à en informer la Commission de coordination des missions exercées en commun (CoCoMiCo) qui a également donné son aval. Ce qui a permis à une conseillère synodale de l’Église réformée de se joindre à la délégation.
«Alors que nous nous attendions à une cérémonie protocolaire assez brève, le pape François s’est longuement attardé avec nous. Après avoir salué personnellement chacun des membres de la délégation, le pape a pris un long moment d’échange en italien avec eux. Avant de nous saluer encore chacun à notre départ. Nous sommes entrés à midi et sortis à 12h45. Je lui avais apporté une boîte de chocolats fabriqués par un jeune artisan lausannois et le livre que cath.ch a consacré aux jeunes et à la pastorale jeunesse. ›Mais en Suisse, vous avez bien une autre spécialité: les montres. Pourquoi ne m’en avez vous pas apporté une? A-t-il répliqué en rigolant.»
Roberto De Col se dit frappé par l’intérêt marqué du pape et des services romains pour la délégation vaudoise. «Non seulement dans son discours officiel, mais aussi dans la conversation, le pape a mis un accent sur le caractère œcuménique des aumôneries. En outre, à peine étions-nous sortis qu’un communiqué officiel était déjà publié surVatican News.»
«Dans la discussion, le pape François part volontiers d’anecdotes vécues. Pour illustrer l’importance des relations intergénérationnelles, il a évoqué le souvenir d’un des voyages, lorsqu’une femme âgée lui a tendu un bébé à bénir. La scène immortalisée par son photographe a été tirée sur une carte postale qu’il nous a remise.»
«Interrogé sur la mauvaise image de l’Eglise parmi les jeunes, le pape François a répondu cash: ‘la rigidité est une perversion qui cache quelque chose de mal’. Toujours avec son style imagé, il nous a invité à ‘porter l’Evangile qui est la porte’.
Pour illustrer l’ouverture, il a raconté comment les religieuses qui accueillent les SDF au Circo Maximo lui ont demandé si elles osaient lui faire rencontrer des transexuels. ‘Et pourquoi pas? L’Eglise doit être là pour tous, tous, tous.»
«A la sortie de l’audience, nous nous sommes sentis investis de transmette ce que nous avons reçu», témoigne Roberto De Col. Un premier partage a déjà eu lieu lors de la rencontre de tous les aumôniers. D’autres suivront. (cath.ch/mp)
Maurice Page
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