Remis par la fondation Joseph Ratzinger depuis 2011, ce prix vient récompenser « des universitaires qui se sont distingués pour les mérites en matière de publication et/ou de recherche scientifique ». Ces dernières années, il a aussi été ouvert aux arts exercés avec une inspiration chrétienne.
Quatrième français à recevoir cette distinction, le Père Michel Fédou est né à Lyon en 1952 et est entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1976. Ordonné prêtre en 1984, il a enseigné dès 1987 au Centre Sèvres, ce lieu de recherche universitaire et d’enseignement tenu par les jésuites à Paris.
Spécialiste de patristique, Michel Fédou a enseigné sur Origène et sur la patristique grecque, ainsi que la théologie dogmatique, notamment la christologie et la théologie trinitaire. Il fut de 2003 à 2009 le président du Centre Sèvres.
Membre des conseils de diverses associations théologiques et de commissions de dialogue œcuménique, il fait d’ailleurs partie du Groupe des Dombes, ce groupe de dialogue œcuménique fondé à la fin des années 1930 et qui réunit des catholiques et des protestants francophones. Le Père Michel Fédou a aussi été membre du conseil épiscopal français pour les « Relations inter-religieuses et les Nouveaux Courants religieux ».
L’autre récipiendaire du prix Ratzinger est Joseph Weiler, né en Afrique du Sud en 1951 et professeur de droit aux États-Unis et Grande-Bretagne notamment. De religion juive, il est l’auteur de nombreux ouvrages de droit constitutionnel, international ou encore européen.
Il est d’ailleurs connu pour avoir défendu l’Italie devant de la Cour européenne de justice dans l’affaire des crucifix accrochés dans les écoles publiques. Il avait soutenu que l’Union européenne ne pouvait imposer à la Péninsule l’obligation de retirer ces crucifix.
La fondation Ratzinger précise dans son communiqué que les lauréats de ce prix ne sont pas forcément catholiques. Ainsi, parmi les 26 récipiendaires depuis 2011, un anglican, un luthérien, deux orthodoxes et à présent une personnalité de confession juive ont été récompensés.
Cette année encore, les candidatures pour le prix ont été proposées au pape François par le comité scientifique de la fondation, composé des cardinaux Angelo Amato – préfet émérite de la congrégation pour les Causes des saints-, Kurt Koch – président du conseil pour l’Unité des chrétiens -, Gianfranco Ravasi – ex-président du Conseil pour la Culture -, Luis Francisco Ladaria Ferrer – préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi – et de l’évêque de Ratisbonne, Mgr Voderholzer.
Le prix 2022 sera remis par le pape François début décembre, dans la salle Clémentine du Vatican. L’an passé, les lauréats – dont le Français Jean-Luc Marion – avaient pu ensuite rendre visite au pape émérite Benoît XVI dans son monastère Mater Ecclesiae du Vatican. (cath.ch/imedia/hl/mp)
Maurice Page
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