Le pape François avait évoqué la possibilité de ce voyage dans l’avion qui le ramenait du Kazakhstan, le 15 septembre dernier. Si le Saint-Siège n’a pas donné plus de détails sur le programme de ces quatre jours, Mgr Paul Hinder, administrateur apostolique du Vicariat d’Arabie du Nord, a annoncé une messe le 5 novembre au Bahrain National Stadium – pouvant accueillir environ 24’000 personnes – à 8h du matin.
Le site officiel de l’événement dévoile le thème de ce voyage – «Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté» – ainsi que le logo, représentant les drapeaux du Royaume de Bahreïn et du Saint-Siège «en forme de deux mains jointes levées vers le Créateur dans un appel à la paix», accompagnés d’un rameau d’olivier.
C’est la première fois que l’État insulaire qui compte 80% de musulmans – à majorité chiite – accueillera le successeur de Pierre. Ce voyage est évoqué depuis plusieurs années, alors que le souverain du Bahreïn, le sunnite Hamed ben Issa Al Khalif a multiplié les signes de bonne volonté ces derniers temps.
Lors d’une visite au Vatican le 19 mai 2014, le roi avait remis au pape une maquette du projet de la cathédrale Notre-Dame d’Arabie, pour laquelle il avait offert un terrain de 9’000 mètres carrés. En forme de tente, la plus grande église catholique de la région, pouvant accueillir 2’300 personnes, a été consacrée par le cardinal Luis Antonio Tagle, le 10 décembre 2021. Celui qui était alors préfet de la congrégation pour l’Évangélisation des peuples avait à cette occasion rencontré le monarque auquel il avait remis une lettre du pape exprimant sa gratitude.
Autre signe de resserrement des liens: le 3 février 2020, le pape François a également reçu le prince héritier du Bahreïn, Salman ben Hamad Al Khalifa. Puis le pontife argentin a été officiellement invité au Bahreïn par le roi lors de la visite au Vatican de son conseiller pour les affaires diplomatiques Khalid bin Ahmed bin Mohammed Al Khalifa le 25 novembre 2021.
Sur place, le chef de l’Église catholique rencontrera la petite communauté catholique (5% de la population) appartenant au Vicariat apostolique d’Arabie septentrionale: principalement des fidèles émigrés, provenant des Philippines, d’Inde et du Sri Lanka. Le vicariat assure un service liturgique selon cinq rites, en une douzaine de langues.
Le premier vicariat en Arabie a été établi en 1888 sous le nom de vicariat apostolique d’Aden et confié aux capucins de Lyon, indique le site officiel du voyage. Un an plus tard, il prit le nom de «vicariat apostolique d’Arabie», couvrant toute la Péninsule Arabique.
Puis le 31 mai 2011, il fut divisé en deux: le vicariat apostolique d’Arabie du Nord (Bahreïn, Qatar, Koweït, Arabie saoudite) et d’Arabie du Sud (Émirats arabes unis, Oman et Yémen). Les deux vicariats ont été placés sous la protection de Notre Dame d’Arabie, proclamée patronne de toute la Péninsule arabique le 16 janvier 2011.
Aujourd’hui, en raison de l’arrivée massive d’émigrés catholiques après la découverte du pétrole dans la région, des missionnaires salésiens et carmes se sont adjoints aux capucins pour répondre aux besoins pastoraux des fidèles.
Le premier vicaire apostolique d’Arabie du Nord était l’évêque combonien Camillo Ballin – décédé en 2020 –, qui œuvra pour le dialogue interreligieux dans cette région du monde.
Le pape François se rend donc au Bahrein dans une tonalité interreligieuse. Sur le sillage du Document sur la fraternité humaine signé à Abou Dhabi en février 2019, il doit participer au Forum de Bahreïn pour le dialogue, intitulé «Orient et Occident pour la coexistence humaine».
Outre la cathédrale Notre-Dame d’Arabie, le pontife pourrait visiter l’église du Sacré-Cœur, la première église catholique du Golfe, dont la première pierre a été posée le 9 juin 1939. Officiellement inaugurée le 8 mars 1940 par Mgr Giovanni Battista Tirinnanzi, vicaire apostolique, elle est appelée «l’église mère». (cath.ch/imdia/ak/bh)
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