Anne Van der Bijl, le fondateur de «Portes Ouvertes» n'est plus

Anne Van der Bijl, fondateur de l’œuvre «Portes Ouvertes», qui vient en aide aux chrétiens persécutés, est décédé à son domicile aux Pays-Bas à l’âge de 94 ans, communique l’œuvre d’entraide protestante le 28 septembre 2022.

«Frère André», comme on le surnommait, disait souvent: «Notre mission même s’appelle ‘Portes ouvertes’ parce que nous croyons que toutes les portes sont ouvertes, partout et en tous temps. Je crois littéralement que toutes les portes sont ouvertes pour entrer dans un pays et proclamer le Christ, tant que l’on est prêt à aller sans se soucier de la manière dont on va en revenir». 

Portes Ouvertes, le plus ancien ministère mondial pour les chrétiens persécutés. L’œuvre d’entraide a fêté ses 60 ans en 2015. L’organisation travaille actuellement dans plus de 70 pays par l’intermédiaire de quelques 1’400 collaborateurs dans le but de soutenir et de renforcer les Églises et les chrétiens persécutés.

De la Pologne communiste au bout du monde   

En 1955, Frère André accompagné d’une délégation néerlandaise, s’est rendu au Festival mondial de la jeunesse communiste en Pologne. Il y a découvert l’existence d’une Église chrétienne vivant derrière le rideau de fer, qui avait besoin de Bibles. Frère André y a distribué une valise pleine de littérature chrétienne, marquant ainsi les débuts des Portes Ouvertes.

Anne Van der Bijl était aussi surnommé «le contrebandier de Dieu» pour avoir fait passer des milliers de Bibles dans des pays communistes, chargées à bord de sa Coccinelle VW. Il ne considérait pas son travail comme de la «contrebande», a-t-il déclaré plus tard. Selon lui, ce terme avait une connotation de pratiques illégales. Dans Le contrebandier, où il partage ses mémoires, Frère André revient sur les moments emblématiques de ses périples, comme les passages dangereux aux frontières dans sa Coccinelle VW, les poursuites du KGB et les rencontres émouvantes avec des chrétiens désespérés d’obtenir une copie des Écritures.

A bord de sa Coccinelle VW, Anne Van der Bijl a passé des milliers de Bibles dans les pays communistes | © Portes Ouvertes

L’amour des musulmans

Au cours des dernières décennies, Frère André a concentré son attention sur le monde musulman. Il a surtout voyagé au Moyen-Orient et en Asie du Sud. Il ressentait profondément que la propagation rapide de l’islam pourrait représenter un défi beaucoup plus grand pour l’Église chrétienne dans le monde entier que ne l’a jamais été le communisme.

En même temps, son amour pour les autres l’a poussé à utiliser ISLAM comme acronyme de I Sincerely Love All Muslims (J’aime sincèrement tous les musulmans). «Quand nous percevons un groupe politique, religieux ou une nation comme notre ennemi, l’amour de Dieu ne peut pas nous atteindre pour nous appeler à faire quelque chose pour lui», a-t-il dit. 

«Franchisseur de lignes»

Le fait d’avoir été nommé «Frères de sang» par la tribu indienne des Apaches, dans les années 1980, est aux yeux de Anne Van der Bijl la plus belle des nombreuses distinctions qu’il a reçues au long de sa vie. Son nom Apache signifie: «Celui qui franchit les lignes». 

Frère André a amené Portes Ouvertes à se rendre dans des endroits où la plupart des chrétiens ne vont pas. Son réseau souterrain de chrétiens locaux a contribué à la distribution de millions de Bibles chaque année dans le monde entier ainsi qu’à la formation de centaines de milliers de responsables d’églises. L’œuvre contribue également à l’aide économique, aux cours d’alphabétisation et à la formation professionnelle dans les pays les plus dangereux du monde. (cath.ch/com/bh)

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

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