‘The Economy of Francesco’ «est née d’une intuition du pape François, mûrie lors d’une conversation avec le professeur Luigino Bruni», un économiste catholique italien, a rapporté Mgr Domenico Sorrentino, évêque d’Assise-Nocera, Umbra-Gualdo Tadino et de Foligno, lors d’une conférence de présentation de l’événement le 6 septembre. Faisant le constat des échecs des modèles économiques actuels, le pontife a estimé que les jeunes pouvaient être les mieux placés pour transformer une économie mondiale qui «a besoin d’un renouveau».
C’est pour cela qu’en 2019, il a invité des jeunes économistes, activistes et entrepreneurs catholiques du monde entier à travailler ensemble à un «pacte» pour «changer l’économie actuelle et donner une âme à l’économie de demain».
Le pontife leur a alors donné comme modèle saint François d’Assise. Le dépouillement extrême du saint du XIIe siècle, a expliqué l’évêque ombrien, incarne la «radicalité de l’Évangile» dont ont besoin les jeunes pour penser une «refondation» de l’économie. Le Poverello a d’ailleurs déjà inspiré de nombreuses innovations économiques dans le passé, a-t-il souligné, notamment l’invention des Monts de Piété.
Ils seront donc environ un millier de jeunes à Assise, originaires des six continents, à avoir répondu à l’appel du pape, dont plus de 500 Européens et 300 venant d’Amérique du Sud. «Chacun d’entre nous a un rôle unique à jouer, une histoire à raconter, un défi à partager avec les autres, une action concrète à proposer et un rêve à réaliser», assure Aiza Asi, une doctorante en économie originaire des Philippines qui participe à l’événement.
Censé se tenir en 2020, l’événement ‘The Economy of Francesco‘ a dû être repoussé à 2022 à cause de la pandémie. Cependant, de nombreux événements ont été organisés entre temps par les jeunes participants. L’économiste Sœur Alessandra Smerilli, secrétaire du dicastère pour le Service du développement humain intégral et membre de l’organisation de l’événement, relève que la rencontre arrive alors qu’un processus déjà en cours a été lancé et qu’un réseau est déjà constitué.
Après tant d’attente, l’événement sera «une fête», annonce Lourdes Hercules, une journaliste guatémaltèque qui participe à l’organisation de ‘The Economy of Francesco’. Elle le voit comme est un «atelier en construction» et un «chantier d’idées et d’actions». Des lieux de débats, de rencontre, de témoignage et d’interactions seront animés pendant les deux premiers jours avant la rencontre avec le pape François, au cours de laquelle les participants s’engageront en présentant un pacte au pontife.
Taina Santana, un Brésilien étudiant l’économie dans une université italienne, explique avoir senti un appel à s’engager face à la réalité sociale de sa ville d’origine où «il y a beaucoup de sans-abri». Il déplore que l’économie manque d’un regard humain sur «les plus petits». Il insiste sur le fait que l’événement doit aboutir à des projets concrets. Il a présenté l’un d’entre eux déjà en gestation, la ‘Ferme de Francesco’. L’initiative propose des modèles pour permettre à un agriculteur d’avoir une activité guidée par l’écologie intégrale.
Chercheuse travaillant sur l’histoire des Monts de piété, l’Italienne Giulia Gioeli milite pour une économie animée par un «paradigme végétal». «Si l’économie veut vraiment évoluer vers la durabilité, elle doit devenir moins animale», explique-t-elle. C’est-à-dire avec «moins de hiérarchie et plus de pouvoir distribué, moins de vitesse, moins de déplacement physique des personnes et des biens, plus d’ancrage à la terre».
‘The Economy of Francesco‘ ne relève pas d’un «brainstorming juvénile», mais vise la recherche d’une «voie stimulante, certainement créative et, espérons-le, ingénieuse», insiste Mgr Sorrentino. Il espère voir ces jeunes, tels «David contre Goliath», investir les secteurs importants du monde des affaires, des institutions bancaires, de la politique et de l’énergie, pour faire fructifier leurs engagements.
Le samedi 24 septembre, le pape doit quitter le Vatican en hélicoptère à 9h, pour atterrir une demi-heure plus tard à Sainte-Marie des Anges, au pied de la cité d’Assise. Après une brève cérémonie d’accueil, il est attendu à 10h sur le parvis de la basilique Saint-François où il écoutera des témoignages de jeunes, prononcera un discours.
Ensuite, il lira et signera le pacte imaginé pendant les trois jours par les participants. À 11h30, il quittera les lieux pour rejoindre son hélicoptère, qui doit décoller un quart d’heure plus tard pour permettre au pape d’atteindre le Vatican à 12h15. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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