La nouvelle loi prévoit notamment une peine d’emprisonnement de trois à cinq ans ainsi qu’une amende allant de 25’000 à 100’000 roupies indiennes (de 320 à 1’300 francs) en cas de conversion due à «la force, une influence indue, la coercition, l’attrait ou par tout moyen frauduleux» ou «par une promesse de mariage». Toute personne souhaitant changer de religion devra déposer une déclaration auprès des autorités gouvernementales désignées au moins 30 jours à l’avance, en citant les raisons de sa décision, détaille le site UCANews.
Le 15 septembre, le Conseil législatif de l’État, ou Chambre Haute, a adopté, à la majorité, le projet de loi controversé sur le droit à la liberté de religion du Karnataka. La loi anti-conversion était déjà entrée en vigueur après que le parti pro-hindou Bharatiya Janata Party (BJP), qui dirige l’État, a promulgué une ordonnance, le 17 mai dernier.
Contacté par UCANews, Mgr Machado a déclaré qu’il avait déjà contesté l’ordonnance devant la Haute Cour de l’État et a refusé de faire d’autres commentaires sur la nouvelle loi. Le prélat a déclaré qu’il dévoilerait sa position devant le tribunal plutôt que dans la presse.
L’archevêque Machado, qui dirige le forum régional des évêques, a été l’un des critiques les plus féroces des lois anti-conversion dans le pays.
«La communauté chrétienne se sent trahie lorsque ses sentiments ne sont pas pris en compte. Ses services désintéressés dans les domaines de l’éducation, de la santé et d’autres domaines sociaux pour le bien-être de toutes les communautés ne sont pas pris en considération», avait-il déjà déclaré le 18 mai, un jour après la promulgation de l’ordonnance par le gouvernement du Karnataka.
L’archevêque de Bangalore avait attiré à plusieurs reprises l’attention du gouvernement BJP et de la population de l’État sur le fait que la loi était «non pertinente et malveillante» et «visait à diviser les chrétiens des autres minorités religieuses.»
Le ministre en chef Basavaraj Bommai a affirmé qu’il n’y avait aucune intention de retirer à quiconque le droit de pratiquer et de propager sa religion. «S’il doit y avoir des conversions, qu’elles se fassent conformément à la loi et c’est l’intention qui sous-tend ce projet de loi», a-t-il ajouté.
Les chrétiens de l’État du Karnataka affirment que des groupes hindous les prennent pour cible depuis que le parti pro-hindou Bharatiya Janata est arrivé au pouvoir dans l’État en 2018.
«Ils attaquent nos Églises, nos institutions sociales et nos fidèles en créant une fausse impression que les chrétiens convertissent illégalement des personnes pauvres», a déclaré un responsable de l’Église qui ne voulait pas être nommé. Les chrétiens représentent 1,87% des 61 millions d’habitants du Karnataka, selon le recensement de 2011. (cath.ch/ucanews/bh)
Bernard Hallet
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