La Fondation Populorum Progressio est chargée depuis 30 ans de financer des projets soutenant les paysans, les peuples indigènes et les Afro-descendants les plus démunis en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Jusqu’à présent pilotée officiellement depuis Rome – qui gardera la responsabilité de l’administration du fonds – , c’est surtout à l’Amérique latine qu’incombera la tâche de mener à bien l’œuvre imaginée dès 1969 par Paul VI. Une réalisation qui vit le jour deux ans après avoir publié l’encyclique du même nom sur le développement des peuples. La décentralisation souhaitée par le pape François s’inscrit dans le cadre de la nouvelle Constitution apostolique Praedicate evangelium qui invite les organes de la Curie romaine à se mettre toujours plus au service des Églises particulières.
«Je voudrais exprimer ma gratitude à tous ceux qui, au cours de ces trente années, ont travaillé pour cette Fondation, qui change aujourd’hui de forme mais – je tiens à le souligner – maintient sa mission et reste une œuvre de la charité du pape», a confié le pontife argentin lors de l’audience accordée aux membres du Conseil d’administration de la fondation. Dans la salle étaient également présents Mgr Cabrejos, archevêque de Trujillo (Pérou) et président du CELAM, ainsi que Sœur Alessandra Smerilli, secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral.
Dans son discours, le pape a expliqué la raison de la publication le même jour d’un rescrit supprimant la Fondation Populorum Progressio et créant dans le même temps le «Fonds Populorum Progressio». La fondation, officialisée par Jean Paul II en 1992 sur la base d’un fonds mis en place par Paul VI en 1969, est destinée à financer en Amérique latine des projets de développement, en cohérence avec la doctrine sociale de l’Église. Cela peut être de la production agro-pastorale, artisanale et commerciale mais aussi du développement de micro-entreprises, l’installation d’infrastructures de santé, d’éducation ou encore de communication.
Depuis sa création et jusqu’en 2021, 4’864 projets ont été approuvés pour un total de plus de 52 millions de dollars d’investissement. La charte de la fondation limite à 25’000 dollars le montant des financements pour chaque projet. Ses ressources émanent notamment de la contribution financière des catholiques italiens, américains ou bien espagnols, indique son site internet.
Pour poursuivre l’objectif de rester une «Église samaritaine» et dans la lignée de la nouvelle Constitution apostolique, le pape François a expliqué juger nécessaire «de promouvoir un lien plus fort avec les Églises locales». En choisissant de renforcer le rôle du CELAM dans l’analyse et le suivi des projets, le pape entend ainsi «rendre plus efficaces les programmes de développement intégral dans les communautés indigènes et afro-descendantes les plus négligées, plongées dans la misère et l’abaissement».
Comme l’a noté le pape François, Jean Paul II avait déjà souligné le besoin que les «Églises particulières d’Amérique latine» soient totalement intégrées dans la levée des fonds, leur gestion, et leur distribution. Mais l’on comprend que le pontife argentin souhaite, par sa décision, renforcer cette dimension en officialisant la responsabilité du CELAM. Il précise toutefois que «le dicastère pour le Service du développement humain intégral conservera la responsabilité de l’administration du fonds». (cath.ch/imedia/hl/rz)
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