«C’est un cadeau pour nous», déclare sœur Bojena Zelewska, religieuse polonaise qui vit au Kazakhstan depuis 13 ans. Membre de la communauté des Béatitudes, elle parle un parfait français, souvenir de ses années de formation en France où elle a passé plusieurs années.
Elle est venue assister à la messe du pape avec une centaine de membres de sa paroisse de Kokchetau, à 300 km au nord de Nour-Sultan. Sa ville a été fondée par des déportés polonais à l’époque où l’URSS déportait en masse les populations non-russes dans cette région, notamment dans des goulags. «Beaucoup de gens ont souffert dans ce pays, et ils comprennent donc l’importance de vivre ensemble et de la solidarité», explique-t-elle.
Alors que des petites filles parlant russes agitent le drapeau blanc et or du Vatican, trois religieuses des Missionnaires de la Charité avancent pour prendre leur place. Parmi elles, deux Indiennes, tout sourire. «Nous ne donnons pas d’interviews mais nous prierons pour vous», déclare celle qui semble être leur supérieure.
Elles sont nombreuses à vivre leur mission au Kazakhstan. Sœur Bojena se réjouit de vivre dans un pays où la foi se développe «très rapidement». «Ce pays a un message de paix, de dialogue d’écoute mutuelle pour le monde», estime-t-elle.
Soulignant la diversité des peuples – allemands, polonais, slovaque, russes – et des religions différentes – orthodoxes, musulmans, catholiques – qui vivent ensemble sur le même territoire, elle vante la capacité de ces populations à coexister. La messe du pontife a même attiré des membres d’autres pays alentour, dont le Turkménistan et l’Ouzbékistan, qui témoignent par de grands sourires de leur joie d’être présents à défaut de pouvoir se faire comprendre dans leur langue.
La Polonaise voit aussi dans la venue du pape François l’héritage de la première visite d’un pontife au Kazakhstan, effectuée par son compatriote Jean-Paul II en 2001. «Il a amené ce message de paix et maintenant c’est le pape François qui confirme ce message».
Maxim, un catholique Kazakh de 31 ans appartenant à Communion et Libération, se souvient un peu de la venue de Jean-Paul II, mais considère que la venue du pape argentin est «pour sa génération». «J’ai toujours espéré qu’un pape vienne, explique-t-il, déclarant que c’est pour lui le jour le plus attendu» de sa vie.
«Ça me touche au fond du cœur», confie encore dans un excellent italien ce photographe qui a été invité à couvrir l’événement. Originaire de Karaganda, une ville où réside une importante population germanophone, il habite désormais à Nour-Sultan.
À l’arrivée du pontife, la foule, prise par l’émotion, l’a un temps timidement salué. Mais, grâce à l’impulsion de quelques religieuses qui ont donné de la voix puis à l’invitation d’un prêtre au micro, l’assemblée à fait entendre sa joie de voir leur pape. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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