Depuis de nombreuses années, les études sur l’évolution de la religion en Suisse montrent une baisse du sentiment d’appartenance à une religion et l’envol de la courbe des «sans confession». L’étude publiée le 6 septembre 2022 par le SPI, une institution financée par l’Église catholique et basée à Saint-Gall, confirme ces tendances.
Même si plus de deux tiers de la population suisse se sentent encore appartenir à une communauté religieuse, les nouvelles générations se montrent de moins en moins croyantes. Selon l’étude MOSAiCH (Mesures et observation sociologique des attitudes en Suisse), mentionnée par le SPI, la part des personnes s’identifiant comme «sans religion» serait de 34,8%. 30,8% des personnes résidant en Suisse se considèrent catholiques romains et 24,1% estiment appartenir à l’Église évangélique réformée. Les autres confessions chrétiennes regroupent 5% de la population, l’islam 2,9%, le judaïsme 0,2% et les autres formes de religiosité 2,3%.
Le SPI note que, parallèlement, le paysage religieux de la Suisse est en pleine mutation. Une évolution notamment marquée par une perte de confiance dans les Églises. La tendance aux sorties des institutions augmente également, et le lien entre les fidèles et leurs Églises s’affaiblit globalement.
Le SPI s’est aussi penché sur l’évolution du vocabulaire. Il affirme notamment que le terme «spirituel» n’a plus aujourd’hui une connotation négative, alors que c’est devenu le cas pour l’adjectif «religieux».
L’étude a porté une attention particulière à la dimension familiale. Elle conclut que l’appartenance religieuse, mais aussi l’absence de religion se transmettait de plus en plus au sein de la famille en Suisse.
Un volet des recherches a concerné les relations entre l’appartenance religieuse et l’orientation politique. «Les orientations religieuses se reflètent dans les préférences partisanes de la population et dans les efforts d’adaptation des partis politiques», note le SPI. «Mais aujourd’hui, ce sont moins les anciens clivages confessionnels que les nouveaux conflits politiques autour de thèmes religieux et d’identités sociales qui confèrent au facteur religieux son effet partiellement conflictuel dans la politique suisse». (cath.ch/com/rz)
Raphaël Zbinden
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