La guérison de la jeune Candela, reconnue miraculeuse par Rome, a ouvert la porte à la béatification de Jean Paul Ier. Voici la traduction du témoignage de ce prêtre dans sa version intégrale:
Au cours de ces mois, depuis l’approbation du miracle et l’annonce de la béatification de Jean-Paul Ier, j’ai pu approfondir dans ma prière personnelle, dans les conversations avec tant de personnes, dans les témoignages donnés ce qui s’est passé ce 22 juillet 2011.
«Pourquoi avez-vous prié Jean-Paul Ier alors qu’il y a tant de saints en Argentine? Pourquoi vous est-il venu à l’esprit ce jour-là de l’invoquer?»
Jusqu’à ce moment-là, je n’avais jamais prié Jean-Paul Ier pour une guérison. Mais sa silhouette avait quelque chose à voir avec ma vocation. En août 1978, alors que je n’avais que 13 ans et que je commençais mon adolescence, j’ai été vraiment frappé par l’élection et la personne d’Albino Luciani: j’ai vu qu’il était très simple et très heureux. Ces deux traits avaient attiré mon attention et suscité mon admiration, et surtout mon affection spontanée pour lui.
«Je suis certain qu’Albino Luciani a été pour moi un père spirituel mystérieux et un intercesseur silencieux»
Je garde aussi en mémoire l’impact que sa mort soudaine a eu sur moi. En grandissant, je l’ai supplié de m’aider à discerner quelle vocation suivre. «Pour être prêtre, ou quelque chose d’autre?» Je suis certain qu’Albino Luciani a été pour moi un père spirituel mystérieux et un intercesseur silencieux mais efficace dans ma décision d’embrasser la vocation sacerdotale. Au fil des années, jusqu’à ce que je devienne prêtre en 1991, la présence de Jean Paul Ier a toujours eu sa place dans ma spiritualité, plus ou moins fortement.
À l’automne 2011, je me suis retrouvé comme curé de la paroisse de Notre-Dame de La Rábida, dans le centre de Buenos Aires. Au cours de ces mois, j’ai remarqué une dame qui venait fréquemment prier et qui, à plusieurs reprises, à midi, participait à l’Eucharistie. Elle s’appelait Roxana Sosa. Sa fille de 11 ans avait été emmenée dans un état grave au centre de santé proche de la paroisse, un centre hospitalier réputé en Argentine et dans toute l’Amérique du Sud: la Fondation Favaloro. Je suis allé dans les chambres de cet hôpital, visitant les malades et leurs familles, lorsque j’étais appelé par eux.
C’est alors que Roxana m’a parlé de la grave maladie dont souffrait sa fille Candela: une épilepsie maligne réfractaire. Elle était originaire de la ville de Paraná, à plus de 500 km de Buenos Aires. Elle venait seule rendre visite à sa fille pendant la semaine. Les samedis et dimanches, ses autres filles jumelles voyageaient avec elle pour lui tenir compagnie.
«C’est une force exemplaire que j’ai vue jaillir du cœur de cette mère.»
J’ai donc commencé à accompagner Roxana: nous avons parlé et prié ensemble. À toutes les messes, j’ai demandé à la communauté de prier spécialement pour la santé de Candela. Je me souviens m’être approché plusieurs fois de l’unité de soins intensifs pédiatriques où la petite était intubée. Au cinquième étage, avec Roxana, nous avons partagé au chevet de Candela le sacrement de l’onction que je lui ai administré, les bénédictions et la tristesse pour l’état désespéré de la petite fille. C’est une force exemplaire que j’ai vue jaillir du cœur de cette mère.
Le 22 juillet vers midi, alors que j’étais à la paroisse, Roxana est venue me dire que les médecins venaient de lui annoncer que Candela avait contracté un virus à l’hôpital. Elle avait une pneumonie, un choc septique, et ils ne pensaient pas qu’elle survivrait à la nuit. Roxana m’a demandé d’y aller… de prier une fois de plus… de la bénir…
Ensemble, nous nous sommes rendus à l’hôpital et sommes entrés dans l’unité de soins intensifs. Nous nous sommes approchés du corps de Candela, qui était en position fœtale et ne pesait pas plus de 19 kilos. Pourquoi ai-je proposé à Roxana que nous priions Jean-Paul Ier sur place, d’intercéder pour la vie et la guérison de Candela? Je ne sais pas. C’était le Saint-Esprit.
«Intérieurement, j’étais certain d’une intervention spéciale de Jean-Paul Ier»
Alors ensemble, elle, moi et deux infirmières présentes avons posé nos mains sur le corps de Candela et j’ai spontanément prié. Je ne me souviens pas exactement des mots que j’ai dits. J’ai demandé au Seigneur, par l’intercession de Jean-Paul Ier, de guérir Candela.
Le lendemain, Roxana est venue à la paroisse et m’a dit que sa fille avait non seulement passé la nuit, mais qu’il y avait des signes clairs d’amélioration. Les jours et les semaines ont passé et Candela a continué sa guérison. Intérieurement, j’étais certain d’une intervention spéciale de Jean-Paul Ier. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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