La veille, la femme politique de 69 ans, présidente de l’Argentine de 2007 à 2015, a été visée à bout portant par un homme armé dans une rue de Buenos Aires. Mais le pistolet s’est enrayé et la tentative d’attentat n’a fait aucun blessé.
Dans ce court message en espagnol, le pape assure prier «pour qu’en la chère Argentine prévalent toujours l’harmonie sociale et le respect des valeurs démocratiques, contre tout type de violence et d’agression». Cette tentative d’assassinat, commise par un ressortissant brésilien immédiatement arrêté et dont les motivations sont inconnues, s’est produite au 11e jour du procès de Cristina Kirchner pour corruption, et dans un climat de crise politique, économique et sociale.
«Cristina est en vie, car, pour une raison qui n’a pas encore été confirmée techniquement, l’arme qui contenait cinq balles n’a pas fait feu, bien qu’ayant été déclenchée», a déclaré le président argentin, Alberto Fernandez, dans une allocution, quelques heures après les faits. Suscitant l’incompréhension de nombreux maires et de l’opposition, le chef de l’État a décrété un jour férié exceptionnel dans tout le pays, ce qui correspond à une forme de couvre-feu, limitant l’ouverture des commerces et l’organisation des compétitions sportives.
Cristina Kirchner avait succédé à son mari Nestor Kirchner à la présidence de l’Argentine en 2007, et fut réélue à ce poste en 2011. Ses relations avec le cardinal Bergoglio, alors archevêque de Buenos Aires, furent froides et distantes dans un premier temps, mais elles s’étaient améliorées à l’occasion du décès et des obsèques religieuses de Nestor Kirchner en 2010, célébrées en la cathédrale de la capitale argentine. La même année, la légalisation du mariage homosexuel suscita néamoins de fortes tensions entre l’Église et le gouvernement péroniste de gauche.
Après l’élection du pape François, les relations entre le pontife argentin et la présidente de son pays d’origine ont pris une tournure chaleureuse, suscitant un certain étonnement dans leurs entourages respectifs. Si le pape n’est jamais revenu en Argentine, les deux dirigeants se sont rencontrés à plusieurs reprises à Rome mais aussi au Brésil, en marge des JMJ de Rio en 2013, et au Paraguay en 2015.
Après avoir quitté le pouvoir en 2015, Cristina Kirchner est revenue sur le devant de la scène en 2019, devenant la vice-présidente du chef de l’État actuel, Alberto Fernandez. La forte polarisation du débat politique et les tentatives de récupération de la popularité du pape François par les différentes factions semblent avoir, pour le moment, dissuadé le pontife d’organiser un voyage apostolique dans son pays d’origine. (cath.ch/imedia/cv/mp)
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