C’est par un hommage appuyé au Père Awi Mello que le pape a débuté son intervention. En s’exprimant en espagnol et en sortant de son texte, le pontife argentin a évoqué sa collaboration avec le religieux brésilien, qui fut son secrétaire lors de la conférence de l’épiscopat latino-américain à Aparecida en 2007. Le cardinal Bergoglio en était le rapporteur. Il l’avait également accompagné lors des JMJ de Rio en 2013, qui donnèrent lieu au premier voyage apostolique du pape François.
Élu le 18 août dernier à la tête des Pères de Schœnstatt, le Père Awi Mello a été ordonné prêtre en 2001 pour cette famille spirituelle, dont il a été le directeur national au Brésil. Il quittera dans les prochaines semaines son poste de secrétaire du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie, auquel il avait été nommé le 31 mai 2017. «Merci pour ta collaboration au cours de ces années en communion avec le Successeur de Pierre, pour le bien de toute l’Église. Je te souhaite un ministère fructueux dans cette nouvelle responsabilité qui t’est confiée», a déclaré le pape François.
S’adressant à l’ensemble de la communauté, il a salué le «beau service à l’Église et au monde» apporté par Schœnstatt. Le mouvement est notamment invité à accompagner «les familles dans les diverses vicissitudes et péripéties qu’elles traversent», en leur apportant un «message d’espérance» face aux «situations sombres».
Le pape a souligné que «le monde nous demande de plus en plus de donner des réponses aux questions et aux angoisses des hommes et des femmes de notre temps». Il a dénoncé une nouvelle fois le «pillage des valeurs humaines, un pillage auquel se livrent sauvagement les colonisations idéologiques de toutes sortes».
«Nous constatons souvent que la nature de la famille est attaquée par diverses idéologies qui ébranlent les fondements de la personnalité de l’être humain et, en général, de toute la société», a regretté le pape. Il a souligné une nouvelle fois l’importance du lien entre les plus jeunes et les anciens, car ce n’est que de cette façon que «l’identité personnelle et familiale est préservée». Il a exhorté les membres du mouvement à faire preuve de «courage pour ouvrir de nouveaux chemins au service des familles, pour faire resplendir la beauté de l’Alliance établie entre Dieu et l’homme, avec la spiritualité et le vécu des valeurs chrétiennes».
La communauté de Schœnstatt, fondée dans le village allemand du même nom en 1914, au début de la Première Guerre mondiale, s’est diffusée à travers une quarantaine de pays au cours du XXe siècle, notamment en Afrique du Sud et en Amérique latine. Son fondateur, le Père Josef Kentenich (1885-1968), a vu son procès en béatification être suspendu en raison d’accusations d’abus sexuels envers des religieuses du mouvement.
L’historienne et théologienne italienne Alexandra von Teuffenbach, qui enquêtait sur les archives du pontificat de Pie XII, a révélé en juillet 2020 que le Père Kentenich avait fait l’objet d’une visite apostolique en 1951, et qu’il avait alors été condamné à s’éloigner de son œuvre, jusqu’en 1965, trois ans avant sa mort. Le mouvement a rejeté les allégations d’abus envers son fondateur, mais il a accepté la mise en place d’une commission d’historiens, institué par l’évêque de Trèves, Mgr Stephan Ackermann. (cath.ch/imedia/cv/rz)
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