Devant les quelque 200 cardinaux présents, dont une vingtaine qu’il a tout juste créés lors d’un consistoire le 27 août, le pape a mis en garde contre la tentation de se sentir «à la hauteur, de se sentir ›des éminences’». Il a épinglé «la fausse sécurité» de penser «qu’aujourd’hui l’Église est grande, qu’elle est solide, et que nous sommes placés dans les rangs les plus élevés de sa hiérarchie». Et le pontife de glisser: «On nous appelle éminences…».
Au terme de deux jours de rencontres au sommet, où les cardinaux ont planché sur la nouvelle constitution de la Curie romaine, le chef de l’Église catholique a évoqué «beaucoup d’erreurs par lesquelles le Trompeur cherche à ‘mondaniser’ les disciples du Christ et à les rendre inoffensifs». Il a alors fustigé «le cancre, le ver» de la mondanité s’insinuant chez les plus hauts prélats de l’Église. L’appel du chrétien est sujet «à la tentation de la mondanité», a-t-il ajouté.
Le pontife a alors enjoint ses plus proches conseillers à cultiver l’«étonnement» et «l’émerveillement d’être dans l’Église, d’être Église». À plusieurs reprises, il a interpelé les fidèles sur leur capacité à s’étonner encore du dessein de Dieu. Et d’affirmer: «Cet étonnement ne diminue pas au fil des années, il ne disparaît pas à mesure que nos responsabilités dans l’Église grandissent. Grâce à Dieu, non! Il se renforce, s’approfondit.»
Enfin, il a laissé aux cardinaux la définition d’un véritable «ministre de l’Église»: «celui qui sait s’émerveiller devant le dessein de Dieu et qui, dans cet esprit, aime passionnément l’Église, prêt à servir sa mission où et comment le veut l’Esprit Saint».
La messe clôturait la séquence de quatre jours qui avait débuté avec le consistoire du 27 août. Depuis 2013, seule une réunion comparable de l’ensemble des cardinaux avait été convoquée par le pape François en 2015, soit il y a sept ans. (cath.ch/imedia/ak/bh)
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