«Je pense que la loi 194 est désormais un pilier de notre vie sociale», déclarait Mgr Paglia sur le plateau de télévision de Rai 3 le 26 août. Le président de l’Académie pontificale pour la vie affirmait à la journaliste que cette loi de dépénalisation de l’IVG, promulguée en 1978, n’était «absolument pas» en discussion. Ses propos ont provoqué une levée de bouclier chez certains catholiques.
Mais cette affirmation, clarifie le porte-parole pour la vie de l’Académie pour la vie Fabrizio Mastrofini, n’allait pas de pair avec un «jugement de valeur sur la loi». Le président de l’Académie, précise-t-il, constatait «qu’il est pratiquement impossible d’abolir la loi 194 en tant qu’élément désormais structurel de la législation en la matière». Pour le porte-parole, les réactions de protestation étaient donc «offensives». Et il est «grave» d’avoir tiré le mot «pilier» de son contexte.
Durant cette même émission, Mgr Paglia souhaitait «une accentuation» d’une partie de la loi, qui selon lui n’était pas mise en œuvre, à savoir «le droit à la maternité». Il mettait en avant la crise des naissances en Italie, «un problème sur lequel nous n’avons pas réfléchi – et il est déjà tard». Il est en effet «plus que souhaitable», explique encore Fabrizio Mastrofini, que la loi soit «améliorée dans la direction d’une meilleure défense de l’enfant à naître». Tout en évitant «le risque d’empirer la situation», ajoute-t-il prudemment. Dans la Péninsule, le débat a été lancé par un article du journal britannique Guardian alléguant une stratégie du parti politique des Fratelli d’Italia – notamment dans les Marches – pour réduire l’accès à l’avortement.
Défendant encore Mgr Paglia, le porte-parole cite les «nombreuses interventions» de l’archevêque de 77 ans sur «la défense et la promotion de la vie à tous ses âges (de la conception jusqu’à la mort) et dans toutes les situations». Il rappelle aussi que le 29 mai 2022, le président de l’Académie a béni une sculpture représentant la Vierge Marie enceinte, lors d’une initiative promue par le Mouvement pour la vie.
Ce n’est pas la première fois que les positions de l’Académie pour la vie dans le contexte politique italien déclenchent une polémique. En début d’année 2022, les dirigeants de l’organisme avaient laissé entendre qu’il était possible d’envisager une loi «imparfaite» qui encadrerait le suicide assisté afin de «prévenir de dérives encore pires». (cath.ch/imedia/ak/rz)
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