Les bienheureux Giovanni Battista Scalabrini (1839-1905), évêque fondateur de congrégations en faveur des migrants qui portent aujourd’hui son nom, les « scalabriniens », et Artemide Zatti (1880-1951), laïc salésien d’origine italienne, médecin en Argentine, seront canonisés le dimanche 9 octobre 2022.
Les dernières canonisations célébrées place Saint-Pierre remontent au 15 mai 2022. Après deux années sans canonisation en raison des restrictions liées à la pandémie, dix bienheureux avaient été déclarés saints, dont les Français Charles de Foucauld (1858-1916), César de Bus (1544-1607) et Marie Rivier (1768-1838).
Si un miracle a été reconnu pour Artemide Zatti le 9 avril dernier, le cas du bienheureux Giovanni Battista Scalabrini est particulièrement rare: le pape a en effet décidé d’approuver le vote effectué en faveur de sa canonisation lors d’une session ordinaire de la congrégation pour les Causes des saints en mai, ouvrant la voie à une canonisation avec la dispense d’un second miracle. Un premier miracle avait été reconnu en 1997 dans le cadre de la cause de béatification.
Né près de Côme, en Lombardie en 1839, Giovanni Battista Scalabrini grandit dans une famille nombreuse avec un père marchand de vin. Tôt, il découvre sa vocation sacerdotale et se sent appelé à devenir missionnaire. Cependant, ordonné à 23 ans, il se voit refuser cette orientation par son évêque qui lui déclare: «Vos Indes sont l’Italie !»
Pendant sept ans, il enseigne alors au petit séminaire de Côme, en devient le directeur, puis est nommé curé d’une paroisse. Pendant ces années, il étudie attentivement le catéchisme, s’efforçant de le rendre plus adapté à la mentalité contemporaine. Son zèle est remarqué: à seulement 36 ans, il est nommé évêque de Plaisance par le pape Pie IX, sur conseil de Don Bosco.
Dans son diocèse, il entame une intense activité pastorale et réformatrice, ouvrant un institut pour les sourds-muets, fondant plusieurs journaux et promulguant un nouveau catéchisme diocésain. Dans une période marquée par la «Question romaine» – résultat de la perte des États pontificaux – il œuvre aussi à la réconciliation, multipliant les visites des paroisses de son diocèse.
À cette époque, il est un des premiers à s’intéresser aux migrants, dénonçant les «marchands de chair humaine» qui spéculent sur leur désespoir. Il fonde un comité de protection des migrants en 1887, qu’il nomme Société Saint-Raphaël et qui œuvre à Rome, Gênes, Florence, Turin et Milan.
En 1887, il réalise son rêve d’enfance en fondant la Congrégation des missionnaires de saint Charles Borromée, puis leur équivalent féminin, les Sœurs de saint Charles Borromée, en 1895. Aujourd’hui, ces missionnaires sont surnommés les «Scalabriniens». Ces deux congrégations ont pour vocation particulière l’aide aux migrants.
Ses missionnaires vont s’installer en Italie mais aussi en Amérique auprès de la diaspora italienne. Pour être uni à ses missionnaires, Mgr Scalabrini décide d’ailleurs de se rendre aux États-Unis en 1901, voyage pendant lequel il enjoint les migrants italiens à se montrer patriotes dans leur nouveau pays. Il est en conséquence reçu par le président Theodore Roosevelt.
En 1904, Mgr Scalabrini se rend au Brésil pour visiter les communautés italiennes locales. Ce voyage le fatigue, mais de retour en Italie, il se rend à Rome pour demander la création d’une Commission centrale pour tous les migrants catholiques, une entité précurseur de l’actuelle Section Migrants et réfugiés du Saint-Siège. Il meurt quelques mois plus tard. Reconnu vénérable en 1987, Mgr Scalabrini a été béatifié en 1997 par Jean Paul II.
Né à Boretto (Italie) en 1880 dans une famille pauvre, Artemide Zatti travaille dès ses neuf ans comme ouvrier agricole. En 1897, sa famille est contrainte à émigrer en Argentine et il s’installe dans le port de Bahia Blanca, à 650 km au sud de Buenos Aires. Fréquentant les Salésiens qui œuvrent dans cette ville, il décide de rejoindre la Congrégation mais contracte la tuberculose alors qu’il vient au secours d’un prêtre atteint par la maladie.
Le jeune homme promet de consacrer sa vie aux malades s’il guérit, se rétablit et prend en charge une pharmacie rattachée à l’hôpital dans lequel il s’est remis. En 1911, il prononce ses vœux et se voue totalement aux malades en conjuguant étude de la médecine et vie spirituelle. Il fait bâtir un hôpital dans sa ville.
Atteint d’un cancer, il meurt en 1951. Il avait été reconnu vénérable par Jean Paul II en 1997, puis – après la reconnaissance d’un premier miracle lié à son intercession – avait été béatifié en 2002.
Le second miracle reconnu par la congrégation pour les Causes des saints est une «guérison inexpliquée» survenue en 2016 aux Philippines. Un homme a été victime d’une «attaque ischémique cérébelleuse droite, compliquée d’une volumineuse lésion hémorragique» qui lui a presque été fatale. Son frère, un Salésien se trouvant à Rome, a intercédé auprès du bienheureux Artemide Zatti pour sa guérison, ses prières coïncidant avec le rétablissement «presque immédiat et complet» du mourant. (cath.ch/imedia/cv/be) |
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