Le média local 100% Noticias a rapporté que la police anti-émeute a enfoncé les portes de l’évêché pour faire prisonniers l’évêque et ses collaborateurs. «Urgent ! En ce moment, la police nationale est entrée dans la curie épiscopale de notre diocèse de Matagalpa», a dénoncé le diocèse sur Facebook à 3h20 du matin.
Alertées par les cloches de l’église, des centaines de personnes se sont approchées pour tenter de protéger leur évêque. 100% Noticias rapporte que des témoins ont vu partir un convoi de police composé d’au moins huit voitures de patrouille, avec Mgr Rolando Álvarez et huit de ses collaborateurs.
Les forces de police encerclaient déjà l’évêché depuis le 4 août, empêchant Mgr Rolando Alvarez de sortir de la maison, notamment pour se rendre à la cathédrale.
«Nous sommes entre les mains de Dieu», avait déclaré Mgr Alvarez durant la messe du 18 août, transmise sur les réseaux sociaux du diocèse, en assurant que Dieu «vainc l’obscurité, l’injustice (…) fait trembler les enfers et les rejette dans la mer de leur propre méchanceté». Le prélat, 55 ans, assure ne pas savoir pourquoi les autorités le poursuivent de leur vindicte.
Les forces de sécurité ont convoqué des dizaines de personnes de Matagalpa pour les interroger. Différentes sources ont indiqué qu’elles recherchent des témoins contre Mgr Rolando Álvarez, qu’elles accusent d'»organiser des groupes violents», d'»inciter à la haine» et de créer de l'»anxiété». »La pression sur l’évêque est très forte. Mais ils savent qu’ils ne pourront pas le briser», a déclaré à 100% Noticias Vilma Núñez, présidente du Centre nicaraguayen des droits de l’homme (CENIDH).
L’arrestation de Mgr Álvarez a eu lieu après que le ministère public nicaraguayen a demandé 90 jours de détention pour prolonger l’enquête sur le Père Óscar Danilo Benavidez Dávila, arrêté le 14 août. La justice n’a cependant pas précisé le crime présumé faisant l’objet de l’enquête contre le prêtre. (cath.ch/100%noticias/mp)
Maurice Page
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