Dans le communiqué, Matteo Bruni explique que pour prendre sa décision, le pape François s’en est d’abord remis aux conclusions d’une enquête préliminaire confiée par ses soins au Père Jacques Servais. Une enquête dont le résultat a montré «qu’il n’y avait pas d’éléments permettant d’engager un procès contre le cardinal Ouellet pour agression sexuelle».
Le directeur de la Salle de presse explique que le pape François a de nouveau consulté le Père Servais et qu’il a reçu cette confirmation: «Il n’y a aucun motif fondé pour ouvrir une enquête pour agression sexuelle de la personne F. de la part du cardinal Marc Ouellet. Ni dans son rapport écrit et envoyé au Saint-Père, ni dans le témoignage via Zoom que j’ai recueilli par la suite en présence d’un membre du Comité diocésain ad hoc, cette personne n’a porté une accusation qui fournirait matière à une telle enquête».
Pour renforcer sa décision de ne pas ouvrir d’enquête, le pape François a enfin mené «d’autres consultations pertinentes», est-il encore indiqué dans le communiqué. Le cardinal Marc Ouellet, préfet du Dicastère pour les évêques, est visé par une action collective autorisée par la Cour supérieure du Québec en mai dernier et menée par le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats. Elle regroupe 101 victimes qui ont confié avoir été agressées par environ 88 prêtres ou personnes du diocèse entre 1940 et aujourd’hui.
Le nom de l’ancien archevêque de Québec figure parmi ces 88 personnes. Une femme – qui garde l’anonymat et est appelée F. – assure que le cardinal l’aurait serrée contre lui, massé ses épaules, caressé vigoureusement le dos «jusqu’à l’endroit où se mélangent les fesses» entre 2008 et 2010, alors qu’elle était stagiaire.
Faisant part de son malaise des années plus tard au comité-conseil sur les abus sexuels du diocèse de Québec – sans donner le nom de son agresseur présumé -, le conseil aurait alors qualifié ces gestes «d’agression sexuelle» et lui aurait conseillé d’en référer au pape François.
En janvier 2021, le Vatican est donc informé de cette affaire. Le Père Jacques Servais, un théologien jésuite en qui le pape a confiance, est choisi pour mener une enquête préliminaire. Le communiqué de Matteo Bruni explique que cette enquête n’a donc pas décelé de motif fondé pour ouvrir une enquête canonique pour agression sexuelle. La réponse nette du pape François qui intervient moins de 48 heures après la diffusion des allégations portées à l’encontre du cardinal Marc Ouellet, manifeste la volonté de couper court aux rumeurs de mauvaise gestion de cette affaire par le Vatican et le pape lui-même. (cath.ch/imedia/hl/rz)
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