Menacé de mort depuis une «fatwa» de l’Iran de 1989, un an après la publication des Versets sataniques, l’écrivain Salman Rushdie, 75 ans, a été poignardé une dizaine de fois.
Son agresseur, un Américain d’origine libanaise de 24 ans, vivant dans le New Jersey, s’est cantonné dans le silence et a plaidé non coupable par la voix de son avocat. Les procureurs ont estimé que son attaque dans le centre culturel de Chautauqua était préméditée.
Les autorités et les proches de Salman Rushdie n’ont pas donné d’informations supplémentaires sur l’état de santé de l’écrivain britannique naturalisé américain, hospitalisé sous assistance respiratoire en Pennsylvanie. Son agent a cependant indiqué qu’il avait prononcé quelques mots samedi soir.
L’attentat a provoqué une onde de choc, surtout dans les pays occidentaux. A l’instar d’autres dirigeants, le président américain Joe Biden a condamné «une attaque brutale» et rendu hommage à M. Rushdie pour son «refus d’être intimidé et réduit au silence». L’attaque a au contraire été saluée en Iran et au Pakistan.
Salman Rushdie, né en 1947 en Inde, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des «Versets sataniques», conduisant l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre en 1989 une fatwa demandant sa mort.
Vivant à New York depuis 20 ans, Salman Rushdie avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, la satire et l’irrévérence. La «fatwa» de l’Iran n’a de fait jamais été levée. (cath.ch/ag/mp)
Maurice Page
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