Tout a commencé avec la publication d’un article publié par l’hebdomadaire anglais Catholic Herald, qui affirmait que le cardinal Tagle et le cardinal conservateur hongrois Péter Erdő étaient les principaux candidats à la succession du pape François.
Selon l’article de l’hebdomadaire basé à Londres, rapporte le site Ucanews le 10 août, l’un des principaux candidats à la succession du pape François étaient le cardinal hongrois Erdő, «un expert en droit canonique conservateur d’un pays situé en première ligne de la guerre culturelle européenne. Sa nomination enverrait un message puissant sur la direction que prendrait l’Église».
«D’un autre côté, un pape issu du monde en développement – comme le cardinal philippin Luis Antonio Tagle – serait salué par les libéraux, compte tenu de l’évolution démographique de l’Église», suggérait également l’hebdomadaire dans l’article intitulé: «Erdő vs Tagle: la bataille pour être le prochain pape».
L’article a déclenché des réactions spontanées des catholiques philippins dans le monde entier, alimentant une vaste campagne sur le web qui appelait les cardinaux à élire le cardinal Tagle.
«Prions tous pour que les cardinaux élisent le cardinal Luis Antonio Tagle. Il conduira sûrement l’Église [catholique] vers les périphéries et les marginaux, ce que notre pape actuel [François] a fait», pouvait-on lire dans l’un des nombreux messages de soutien au cardinal philippin.
«À tous les catholiques philippins, veuillez vous abstenir de partager des messages appelant les cardinaux du monde entier à voter pour le cardinal Tagle lors du prochain conclave. Prions plutôt pour la santé du pape François», a réagi la ligue des femmes catholiques dans un communiqué, le 9 août.
«Rappelez-vous, lors du dernier conclave, personne ne parlait du cardinal Jorge Bergoglio et pourtant il est devenu notre pape. Le conclave n’est pas une affaire politique dont nous devons nous mêler… Ce n’est pas à nous de décider qui sera le prochain pape. C’est l’œuvre du Saint-Esprit à travers le Sacré Collège des Cardinaux», ont ajouté les femmes catholiques.
Les Serviteurs du Saint-Esprit du diocèse de Baguio, au nord de Manille, ont rappelé que les catholiques ne devaient pas interpréter le conclave comme une compétition entre les libéraux et les conservateurs au sein de l’Église, mais comme une recherche de la volonté de l’Esprit.
«C’est de la pitié et une erreur théologique de voir le conclave comme l’élection d’un président. Ce n’est pas le cas. Bien que la papauté procède d’une participation humaine, par le dépôt de bulletins de vote, notre foi nous enseigne qu’elle est définie par une grande prière et un grand discernement. Épargnons le conclave de la politique», a ajouté le groupe.
Le cardinal Tagle, ancien archevêque de Manille, est le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples au Vatican depuis 2019. Le pape Benoît XVI l’a fait cardinal en en 2012. Le pape François l’a récemment nommé membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements au Vatican. Le cardinal philippin est aussi président de Caritas Internationalis. (cath.ch/ucanews/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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