La Shoah, a souligné le cardinal dans son homélie, «doit amener chacun d’entre nous à s’interroger sur le chemin parcouru par l’humanité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a quelque 80 ans, jusqu’à aujourd’hui». Et de s’inquiéter de «la guerre en Ukraine» et des «trop nombreuses guerres cruelles qui se déroulent dans diverses parties du monde».
Le haut-prélat canadien, né en Tchécoslovaquie, s’est livré à des confidences personnelles, expliquant qu’il partageait avec Edith Stein (1891-1942) «les origines juives, la foi catholique, la vocation religieuse». «Avoir un tel background, est pour moi un grand honneur», a-t-il alors affirmé.
Le préfet a raconté qu’il se trouvait lié à la sainte carmélite spécialement par une personne: sa propre grand-mère maternelle, Anna Hayek Löw (1893-1945). Avec son époux Hans et ses deux fils Georg et Carl Robert, elle fut internée à Terezín – aujourd’hui en République tchèque –, puis transférée à Auschwitz, où elle mourut du typhus peu de temps après la libération, le 21 mai 1945.
Ainsi l’aïeule du cardinal Czerny connut un destin similaire à celui de la philosophe allemande Edith Stein qui, catholique, fut déportée de son carmel des Pays-Bas à cause de ses origines juives, en 1942. Celle-ci mourut dans les chambres à gaz du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
De même, la mère du cardinal, Winifred Czerny, catholique d’origine juive, fit de la prison et connut le camp nazi de Terezín. Et son père Egon Czerny, qui refusa de divorcer, connut les travaux forcés de Postoloprty, à l’ouest de Prague.
«À ce jour je ne sais pas où [Anna Hayek] a été enterrée», a confié le préfet, soulignant qu’Auschwitz reliait donc «le témoignage et les reliques de sainte Thérèse Bénédicte de la Croix à l’histoire et à l’esprit de (sa) grand-mère, quel que soit l’endroit où se trouve sa dépouille».
Dans son homélie, le cardinal Czerny a aussi rappelé qu’Edith Stein, le 12 avril 1933, avait adressé à Pie XI une lettre l’invitant à rompre son silence et à s’élever contre toute expression d’antisémitisme. En mars 1998, a-t-il ajouté, «l’Église s’est formellement excusée de ne pas avoir pris de mesures plus décisives pendant la Seconde Guerre mondiale pour mettre en cause le régime nazi dans ses politiques racistes et antisémites». (cath.ch/imedia/ak/bh)
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