Le cardinal avait dû être hospitalisé à la fin du mois de juin après une lésion d’une vertèbre cervicale et était rentré chez lui le 6 août avec une infirmière du Vatican pour l’assister.
La dernière sortie publique du cardinal Tomko remontait au 30 avril dernier, quand il a accompagné les participants d’un pèlerinage slovaque pour rencontrer le pape François. Ce dernier avait salué sa présence par un trait d’humour: «Je salue cordialement le cardinal Jozef Tomko, dont la présence nous fait sentir que l’Église est une famille qui sait honorer l’ancienneté comme un don. Mais j’ai un doute, il a l’air plus jeune que moi!»
Né à Udavské en Slovaquie à proximité de Košice, Jozef Tomko rentre au séminaire très tôt, devenant prêtre à 25 ans, en 1949, après un brillant passage aux universités romaines du Latran et de la Grégorienne. Étant dans l’impossibilité de retourner dans son pays, tombé aux mains des communistes après-guerre, il devient en 1950 vice-recteur du Collège pontifical Népomucène – le séminaire des Tchèques et des Slovaques à Rome – et de l’internat attenant, postes qu’il occupera pendant 15 ans.
En 1962, Jean XXIII le nomme à la Congrégation du Saint-Office, ancêtre du dicastère pour la Doctrine de la foi, dont il devient chef du bureau doctrinal en 1966. Il est un des secrétaires spéciaux du premier synode de l’histoire moderne en 1967. En 1974, Paul VI le nomme sous-secrétaire de la Congrégation pour les évêques, puis il devient, à la demande du pape Jean-Paul II, secrétaire général du Synode des évêques en 1979. Il organisera trois synodes pendant ses six ans de mission.
En 1985, le pape polonais le nomme à 61 ans préfet de la congrégation pour l’Évangélisation des peuples après le décès soudain de son prédécesseur. Le même jour, le pontife annonce qu’il va le créer cardinal en mai, en faisant le quatrième cardinal slovaque de l’histoire. Il est dès lors chargé de la diffusion du catholicisme dans tous les pays qui ne sont pas de culture chrétienne.
Pendant ces années, il voyage beaucoup, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine. En 1989, juste avant la chute du Mur, il retourne pour la première fois en Slovaquie – après 21 ans d’attente – pour consacrer un évêque de son pays. Il s’agira d’un des premiers signes du changement d’époque en cours dans la république socialiste.
Après 16 ans – un record – à la tête de la Propagande Fide, sa renonciation est acceptée par Jean-Paul II en 2001 alors qu’il a atteint l’âge de 77 ans. Il ne prend pas pour autant sa retraite puisqu’il se voit confier dans la foulée la présidence du Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux, poste qu’il va occuper jusqu’en 2007, pendant le pontificat de Benoît XVI.
Il ne participe pas au conclave de 2005, ayant dépassé la limite d’âge. Il continue cependant à rester actif jusqu’au pontificat de François, participant à la commission d’enquête sur Medjugorje entre 2010 et 2014. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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