Le pape François reconnaît le martyre d’un évêque ukrainien

Le pape François a autorisé, le 5 août, la publication d’un décret reconnaissant le martyre de Pierre Oros, un évêque gréco-catholique ruthène d’Ukraine tué pendant la période soviétique, ouvrant la porte à sa béatification. Le décret reconnaît en outre les vertus héroïques de cinq autres serviteurs de Dieu.

Né à Biri en Hongrie, Pierre Oros (1917-1953) – Péter Orosz en magyar – est le fils d’un curé de l’Église gréco-catholique ruthène, une petite Eglise orientale originaire des Carpates, en pleine communion avec Rome et le pape, qui autorise le mariage des prêtres. Sa mère était également fille de curé et son grand-père était évêque. Son père meurt alors qu’il a deux ans.

Après avoir habité dans sa jeunesse en Tchécoslovaquie, la mère de Pierre Oros meurt et le jeune homme est recueilli par un parent prêtre qui l’éduque, et l’accompagne dans son choix de devenir lui aussi prêtre. Il est ordonné en 1942. D’abord curé de petites paroisses situées dans l’est de l’actuelle Ukraine, il est rapidement choisi par l’administrateur apostolique pour devenir évêque auxiliaire en pleine guerre, en 1944. Il n’a que 27 ans.

Le gouvernement soviétique qui prend le pouvoir à la fin du conflit tente de le faire passer dans l’Église orthodoxe, sans succès. On lui interdit alors toute activité sacerdotale, mais il poursuit sa vocation dans l’illégalité, étant forcé de se cacher.

Il est finalement arrêté en 1953 par le KGB, qui l’interroge pendant deux semaines. Mais la mort de Staline survient et, dans la confusion, il est relâché. Cependant, la police locale demande au KGB de l’incarcérer quelques mois plus tard, au motif qu’il est un espion. Il est pris en août alors qu’il tentait de se cacher dans un wagon de marchandises.

On le force à rejoindre à pied son lieu de détention. Passant devant un calvaire, le prêtre, à bout de souffle, déclare ne pouvoir aller plus loin. L’officier qui l’accompagne le menace, mais Pierre Oros se met à genou devant la croix pour prier et est alors abattu d’une balle dans la tête.

Jesus Antonio Gomez

Le pape François a également approuvé la reconnaissance des vertus héroïques par le dicastère des Causes des saints du prêtre colombien Jesús Antonio Gómez (1895-1971). Né à El Santuario, au nord-ouest de la Colombie, dans une famille chrétienne aisée, il est entré au séminaire en 1914 et a été ordonné prêtre en 1922.

Le Père Gómez a consacré sa vie sacerdotale à l’éducation et à la formation des futurs prêtres et à l’aide aux jeunes et aux pauvres. Il a été directeur spirituel de plusieurs séminaires ainsi que professeur de théologie dogmatique. Il a également créé une fondation pour aider les pauvres.

Umile de Gênes

Le pontife a également reconnu les vertus héroïques d’un autre prêtre, Umile de Gênes, né Giovanni Giuseppe Bonzi (1898-1969). Ce franciscain italien, né à Gênes, est rentré dans l’Ordre des frères mineurs capucins en 1918 à l’âge de 20 ans et a été ordonné en 1925.

Il a fondé la Congrégation des Petites Sœurs Servantes de l’Enfant Jésus et l’organisation caritative le «Sourire Franciscain.» Aujourd’hui, son organisation aide les migrants et les jeunes en difficulté, principalement dans sa région de Ligurie. En 1960, le président de la République italienne lui a décerné une médaille d’or pour ses services en faveur de l’éducation des enfants.

Le Père Umile a également été le vice-postulateur de la cause de canonisation de Maria Francesca di Gesù (née Ana Maria Rubatto), fondatrice des Sœurs Tertiaires Capucines. Cette dernière a été béatifiée en octobre 1993 par Jean Paul II et canonisée par le pape François le 10 mai dernier.

Jean Sánchez Hernández

Les vertus héroïques du Père Jean Sánchez Hernández (1902-1975) ont aussi été reconnues. Ce prêtre espagnol est né à Villanueva del Campillo en Espagne, dans une famille pieuse. Il est rentré dans son séminaire diocésain, qui avait été confié aux Prêtres ouvriers diocésains du Sacré-Cœur de Jésus, en 1913, puis a été ordonné en 1925.

Il a dédié sa vie sacerdotale à l’éducation et la formation des futurs prêtres, travaillant dans plusieurs séminaires, notamment comme père spirituel du Collège pontifical espagnol de Rome. En 1954 il a fondé l’Institut séculier des Serviteurs séculiers de Jésus-Christ Prêtre dans le but d’aider les prêtres dans leur ministère. Aujourd’hui, son institut est présent dans plusieurs pays, dont l’Italie, l’Espagne, l’Argentine, le Chili, l’Équateur et le Mexique.

Victor Coelho de Almeida

Le pape François a aussi reconnu les vertus héroïques du prêtre brésilien Victor Coelho de Almeida (1899-1987). Né à Sacramento, dans l’État de Minas Gerais, au sud-est du Brésil, il a été ordonné prêtre de la Congrégation du Très Saint Rédempteur en 1923.

En 1948, il a été transféré pour travailler au célèbre Sanctuaire national de Notre-Dame-d’Aparecida. Il s’y est consacré à l’animation de la chaîne Radio Aparecida, en devenant vice-directeur puis directeur. Touché par cette expérience, il a effectué plusieurs voyages missionnaires dans tout le Brésil avec la statue de Notre-Dame-d’Aparecida.

Marie Celine Kannanaikal

Le pape François a également reconnu les vertus héroïques d’une religieuse, Sœur Marie Celine Kannanaikal (1931-1957). Née à Kundannur, au sud-ouest de l’Inde, elle est rentrée dans la Congrégation des Ursulines de Marie Immaculée en 1954.

Sa période de noviciat a apparemment été très difficile et pleine de tribulations, mais elle a ensuite émis ses premières professions en 1957. Elle est morte 35 jours après, à l’âge de 26 ans, d’une maladie indéterminée. (cath.ch/imedia/cd/rz)

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