Les Dialogues africains sont un processus, lancé le 19 juillet dernier, qui abordera jusqu’en septembre, des sujets liés au climat dans le contexte africain. Ils sont organisés dans la perspective de la prochaine conférence des Nations-Unies sur le changement climatique (COP27), prévue à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Un communiqué publié sur le site des Dialogues africains explique que ces entretiens sont inspirés par l’appel du pape François à la synodalité (cheminer ensemble dans le dialogue) et par l’encyclique Laudato si’. Le groupe d’organisations qui mènent ces entretiens est composé, entre autres, du Réseau Foi et Justice Afrique-Europe (AEFJN), de Caritas Afrique et Caritas internationalis, du Réseau Jésuites Justice et Ecologie Afrique, du Mouvement Laudato Si’, du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SECAM), de la Coopération internationale pour le développement et la solidarité (CIDES), une coalition de 18 organisations d’Europe et d’Amérique du Nord.
Ces entretiens offrent l’occasion, pour les participants, de réfléchir sur les réalités climatiques que vivent des communautés sur le terrain, ainsi que sur la science du climat. Des experts seront aussi invités à partager leurs points de vue, et à discuter des priorités. Ensemble, initiateurs des Dialogues et experts proposeront des solutions concrètes à soumettre à la COP27.
Les thèmes, notamment des «fausses solutions» et le Bassin du Congo, seront abordés durant les deux mois des Dialogues africains. En effet, pour les initiateurs des Dialogues africains, beaucoup de solutions à la crise climatiques proposées pour l’Afrique ne protègent pas et ne préservent pas l’intégrité de l’environnement, ni ne favorisent la résilience climatique comme prévu. Au contraire, ces solutions continuent plutôt de menacer les ressources naturelles restantes en Afrique, en particulier le bassin du Congo.
Les systèmes alimentaires, agriculture et adaptation feront partie des discussions: ce secteur est considéré comme un acteur essentiel du système climatique en ce sens qu’il contribue de 19 à 29 % aux émissions totales de gaz à effet de serre, selon des experts. En outre, l’agriculture est vulnérable aux impacts du changement climatique ainsi que le démontre la situation actuelle au Sahel, dans la Corne de l’Afrique, et en Afrique de l’Est.
Le financement du climat, les pertes et dommages, la migration et les déplacements, autant de préoccupations liées à la crise du climat, seront au centre des discussions.
A partir des expériences vécues sur le terrain, certains membres des dialogues africains se sont exprimés. Le père Chika Onyejiuwa, secrétaire exécutif de l’AEFJN, a plaidé pour un rejet du commerce du carbone, lors des négociations sur le climat à la COP 27, soulignant qu’il «laisse davantage de questions sans réponse».
La ghanéenne Francisca Ziniel, présidente du Réseau de la jeunesse catholique pour un environnement durable en Afrique (CYNESA), a appelé à une plus grande implication des jeunes dans les discussions et les négociations. Car, a-t-elle dit, ils portent «un fardeau disproportionné» dans cette crise climatique. «Il est impératif de veiller à ce qu’une majorité d’entre eux soient présents et aient leur mot à dire lorsque des décisions concernant leur avenir sont prises, afin d’inverser la tendance et d’induire le changement tant attendu», a-t-elle préconisé.
Pour sa part, Lydia Machaka, responsable justice climatique et énergie à la CIDSE, a suggéré la création d’espaces d’écoute, de réflexion, de débats et de constructions de solutions, dans une perspective globale. «Les Dialogues africains sur le climat relient les biomes et les territoires prioritaires pour la planète (Congo, Amazonie, Mésoamérique, Asie, aquifère Guaraní), afin que les différentes voix du monde entier puissent se faire entendre avec leurs revendications et leurs suggestions», a-t-elle fait observer. (cath.ch/ibc/bh)
Ibrahima Cisse
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