Depuis 2015, l’Église catholique participe au ‘Temps pour la Création’, un événement qui débute par cette Journée de prière et se poursuit jusqu’au 4 octobre, fête de saint François d’Assise, patron des écologistes. Cette période se veut un temps de prière et d’action en faveur de la protection de la Terre, de l’environnement et des populations les plus touchées par le changement climatique.
Pour le cardinal Czerny, interrogé par l’agence I.MEDIA, l’appel du pape François – dans son message de 2022, comme dans son encyclique Laudato si’ (2015) – à une «conversion écologique» et à une «écologie spirituelle» est «très réaliste». «Il parle d’un changement humain et d’un changement de l’environnement, qui sont tous deux nécessaires de manière urgente», estime le préfet, qui a participé à la rédaction de Laudato si’.
«Aujourd’hui, nous nous trouvons, par exemple, complètement surchauffés parce qu’il y a des années nous avons refusé de changer», a poursuivi le cardinal canadien, faisant référence aux canicules qui frappent plusieurs continents cet été. «Le mot conversion est très utile à deux niveaux différents: l’un est la conversion de nos cœurs, de nos esprits, de nos pensées, afin que nous embrassions le changement nécessaire», explique-t-il. L’autre, poursuit-il, consiste à convertir «la façon dont nous produisons, distribuons et consommons». Ce qui signifie changer le «modèle industriel, économique et de consommation» actuel.
Dès lors, l’Église pour accompagner les catholiques qui veulent mettre en œuvre ces véritables changements, doit être «là où sont les problèmes», insiste le cardinal Czerny. Il cite par exemple «de nombreuses institutions catholiques [qui] désinvestissent déjà des entreprises de combustibles fossiles et s’efforcent d’atteindre un impact net nul sur le climat». Il relève l’appel du pape François à prendre des engagements plus audacieux lors des sommets des Nations unies COP27 et COP15 sur le changement climatique et la biodiversité, qui se tiendront plus tard dans l’année.
Présentes lors de la conférence, Christina Leaño, directrice associée du mouvement Laudato si’ a souhaité donner des exemples sur la manière dont on peut transformer les paroles et les souhaits du pape François et de l’Église en action concrète. Elle a mentionné «un guide avec des prières, des suggestions d’actions et des ressources pour célébrer le Temps» qui sont disponibles sur le site de l’événement.
Le thème choisi, «Écoutez la voix de la Création», s’inscrit aussi dans le contexte du Synode sur la synodalité. C’est un moment «où nous réfléchissons à l’intégration de toutes les voix, en particulier celles des périphéries», a expliqué à l’agence I.MEDIA l’écologiste américaine, évoquant le sort des populations les plus touchées par le changement climatique.
Une des initiatives que son mouvement soutient est un pèlerinage de Kibera (Kenya), l’un des plus grands bidonvilles du monde, jusqu’au sommet du Kilimandjaro «pour porter ces voix et ces histoires» à l’attention de la communauté internationale. La jeune femme a aussi cité un concours organisé dans des écoles administrées par des sœurs franciscaines à Trinité-et-Tobago (Caraïbes), où les enfants écrivent des poèmes et des chansons sur l’écologie et le changement climatique.
«Les gens sont souvent déprimés ou découragés [par le changement climatique], mais en tant que chrétiens, nous savons qu’il y a toujours de l’espoir, qu’il y a toujours une vie après la mort […], nous pouvons marcher dans la foi et faire comprendre […] qu’il s’agit en fin de compte d’une crise spirituelle à laquelle nous devons faire face au niveau humain», a conclu Christina Leaño. (cath.ch/imedia/ic/rz)
I.MEDIA
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