Au moins neuf civils ont été tués le 12 juillet 2022, dont une jeune fille de 14 ans et un garçon de 15 ans, dans deux attaques distinctes attribuées au groupe Forces démocratiques alliées (ADF), dans le Nord-Kivu et l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce massacre n’est que le dernier en date d’une série qui ne cesse de s’allonger depuis ces dernières années dans la région des Grands Lacs.
L’Association des Conférences épiscopales d’Afrique centrale (ACEAC) qui regroupe les Conférences épiscopales du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC), a dénoncé cette insécurité constante. A l’issue de leur 14e assemblée plénière, du 7 au 9 juillet, à Kinshasa, en RDC, ses membres ont fustigé «le déferlement» de la violence, la destruction des infrastructures, l’incitation à la haine, aux frontières de leurs pays.
Les trois pays membres de l’ACEAC forment en effet un espace géographique commun composé de populations interconnectées par la langue, la culture, le commerce et les liens familiaux. Ils font cependant face à des conflits violents qui ont détruit les liens socio-politiques. Ils ont fait un nombre indéterminé de morts, de blessés et de déplacés. Les nombreux accords de paix et les changements politiques n’ont pas permis de mettre fin à ces troubles, aggravés par la pandémie de COVID-19.
Pour les six évêques de l’ACEAC, la situation est particulièrement grave dans la partie nord-est de la RDC, où sévit principalement l’ADF, un groupe spécialement violent présenté par l’organisation djihadiste État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale.
Dans une exhortation ayant pour thème «Tu ne tueras point» (Mt 5,21)! Sois le gardien de ton frère. (Cf. Gn 4,9)», les prélats ont demandé aux populations des trois pays de se désolidariser de «tout mouvement de sédition, souvent inspiré de l’envie et de la haine». Ils ont lancé un appel aux décideurs politiques à unir leurs efforts et leurs énergies pour la construction d’un «vivre-ensemble harmonieux» au cœur de l’Afrique. Ils ont aussi invité les responsables religieux et tous les croyants à devenir des artisans de paix en tant que «hérauts privilégiés de l’Evangile d’amour et de réconciliation». (cath.ch/ibc/ag/com/rz)
Ibrahima Cisse
Portail catholique suisse
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