« Je m’associe à la douleur du peuple du Sri Lanka, qui continue de subir les effets de l’instabilité politique et économique », a confié le pontife de la fenêtre du Palais apostolique du Vatican. « Avec les évêques du pays, je renouvelle mon appel à la paix et j’implore les autorités de ne pas ignorer le cri des pauvres et les besoins du peuple », a-t-il poursuivi.
Le Sri Lanka vit actuellement des heures de très grande tension. Samedi, le président Gotabaya Rajapaksa a accepté de démissionner. Quelques heures auparavant, des manifestants avaient envahi sa résidence tandis que des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de Colombo pour protester contre l’incapacité des dirigeants du pays à réagir face à l’effondrement économique de l’île.
Le cardinal archevêque de Colombo, Malcom Ranjith, réclamait lui aussi le départ du président sri lankais, arguant encore ces derniers jours que l’homme politique considérait son pouvoir politique plus important que le bien-être du peuple.
Le pape François s’est récemment montré très préoccupé par la situation au Sri Lanka. En mai dernier déjà, il avait dit sa proximité avec une population qui tente de faire entendre son « cri face aux défis et problèmes sociaux et économiques ». Il réagissait alors aux nombreuses manifestations contre le gouvernement qui avaient été le théâtre d’affrontements violents voire meurtriers avec les forces de l’ordre.
Interrogé par I.MEDIA le 25 avril dernier, le cardinal Malcom Ranjith avait confié que le mécontentement gagnait toute la société sri lankaise. « Il y a une lutte contre le gouvernement de toute la masse de la population », expliquait-il.
Gravement endetté aux dépens de la Chine, le petit pays connaît une très grave crise économique. « Le gouvernement a managé l’économie tellement mal qu’il y a beaucoup de familles qui peinent à manger, qui sont dans une pauvreté extrême », avait encore expliqué le cardinal qui demandait à la communauté internationale de ne pas s’intéresser uniquement à la crise ukrainienne.
La communauté catholique sri-lankaise est aussi en conflit ouvert avec les autorités du pays depuis les attentats de Pâques du 21 avril 2019. Le cardinal Ranjith accuse le gouvernement d’alors d’avoir ourdi un « complot » contre les chrétiens et d’utiliser les musulmans – autre minorité de l’île, majoritairement bouddhiste – pour « créer des tensions ». (cath.ch/imedia/hl/mp)
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