La petite vingtaine de participants ont été reçus dans les locaux de la Mission intérieure (MI) établie à Zofingue depuis quelques années. La MI est née en 1863, dans le même contexte que l’Association catholique suisse pour la presse, a expliqué son directeur Urban Fink. Il s’agissait alors de soutenir et de défendre les catholiques en diaspora dans les cantons protestants. En effet, il a fallu attendre le milieu du XXe siècle pour que l’Eglise catholique soit reconnue dans tous les cantons suisses.
Ce catholicisme ‘de combat’, né dans le contexte du ‘Kulturkampf’ à la fin du XIXe siècle, a aussi marqué la presse catholique.
Aujourd’hui le contexte est très différent, mais la question continue de se poser. Les médias catholiques sont-ils des agents de relations publiques ecclésiales ou travaillent-ils selon des critères journalistiques indépendants? s’est interrogé dans son rapport annuel le président de la SKPV, Markus Vögtlin. «Doivent-ils se concentrer sur les ›good news’ de l’Eglise ou uniquement dévoiler les ›bad news’ qui ne manquent pas et qui récoltent souvent plus d’attention, même en dehors de l’Eglise.»
L’occasion pour divers membres de l’assemblée d’interpeller à nouveau la ligne rédactionnelle du Centre catholique des médias de Zurich. Boulevardier, unilatéral, agressif, voire diffamatoire, le site kath.ch se serait fait le porte-parole et l’avocat exclusif des milieux les plus contestataires dans l’Eglise, féministes, LGBT etc. Sans trop se soucier de la déontologie journalistique.
«Quand on n’entend qu’un seul son de cloche, il est délicat de se faire une juste opinion» a réagi Regula Pfeifer, membre de la rédaction de kath.ch. «Nous avons entre nous beaucoup de discussions et de réflexions sur la ligne éditoriale de kath.ch. Nous nous efforçons aussi de présenter des choses positives, notamment à travers les reportages de terrain. En outre, nous devons aussi être capables de nous adresser à un public non-catholique. Il est vrai que les conflits retiennent souvent plus l’attention, mais kath.ch est devenu en quelque années un vrai site de référence. Nous nous efforçons de donner la parole aux divers bords, mais il arrive aussi que certains ne veulent pas s’exprimer chez nous.»
«Le débat entre les idées et les tendances est nécessaire et génère de l’intérêt. La controverse est une bonne chose, dans la mesure où les règles journalistiques sont respectées», a conclu Markus Vögtlin.
La SKPV se concentre aujourd’hui sur deux activités principales. La première est la publication du supplément hebdomadaire Christ und Welt, des pages produites par la Neue Luzerner Zeitung. Ce supplément mis à disposition des journaux a pour but de rendre présents des thèmes chrétiens et religieux dans la presse écrite profane en Suisse alémanique.
La SKPV reste active également dans le domaine de la formation continue avec une offre de cours destinés notamment aux personnes chargées de la communication dans les paroisses ou les organisations. Après deux ans de covid, les cours ont pu reprendre en 2021 avec une quinzaine de participants, s’est félicité Markus Vögtlin.
L’édition du rapport annuel d’une cinquantaine de pages, qui présente un panorama assez complet de l’actualité catholique en Suisse, s’est enrichie cette année pour la première fois d’une contribution de la communauté de travail des rédactions des bulletins de paroisse alémaniques (ARPF). La collection de ces plus de 100 rapports annuels, disponible en ligne, représente aujourd’hui un source intéressante sur l’évolution du catholicisme en Suisse.
Outre la gestion de l’association, l’administrateur de la SKPV, Melchior Etlin, s’occupe de l’Association suisse des journalistes catholiques (ASJC) et du Fonds du Prélat Meier, qui soutient la formation des jeunes professionnels des médias.
L’assemblée a également approuvé les comptes 2021 de l’association qui se soldent par un déficit de 1’500 francs sur un montant global de 68’000 francs.
A l’issue de l’assemblée, les participants ont pris le temps d’un repas suivi d’une balade instructive dans la petite cité médiévale protestante de Zofingue animée par Urban Fink. (cath.ch/mp)
Maurice Page
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