Roe v. Wade: le pape reste prudent sur l'arrêt de la Cour suprême

Dans un entretien à l’agence Reuters diffusé le 4 juillet 2022, le pape François confie respecter la récente décision de la Cour suprême des États-Unis sur l’IVG, même s’il doit encore en étudier les aspects juridiques. Il réitère par ailleurs sa ferme condamnation de l’avortement.

Interrogé par le vaticaniste Philip Pullella sur l’annulation, le 24 juin, de l’arrêt Roe v. Wade, qui avait légalisé l’avortement aux États-Unis en 1973, le pape avoue ne pas comprendre «techniquement» l’affaire. «Je dois l’étudier, parce que je ne comprends pas bien quelle était la décision de justice il y a 50 ans, et à présent je ne peux pas dire si elle était bonne ou mauvaise d’un point de vue juridique». Toutefois, ajoute-t-il, «je respecte les décisions».

L’image du tueur à gages

Alors que désormais les 50 États fédérés auront la possibilité d’interdire l’IVG ou de la maintenir légale, le pape souligne que l’avortement demeure «un problème» du point de vue scientifique. «N’importe quel livre d’embryologie, qu’étudient nos étudiants en médecine, te dit qu’à 30 jours de la conception il y a l’ADN», dans lequel sont inscrits «tous les organes», note le pontife. «C’est une vie humaine, c’est scientifique».

Et le 266e pape de conclure, reprenant une comparaison à laquelle il a souvent eu recours: «La question morale est [de se demander] s’il est juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème; de fait, est-il juste de louer un tueur à gage pour résoudre un problème?»

Le 24 juin 2022, l’Académie pontificale pour la vie avait salué la décision de la Cour Suprême américaine d’annuler l’arrêt Roe v. Wade. Dans un communiqué au ton prudent, son président Mgr Vincenzo Paglia avait toutefois incité à «développer des choix politiques qui favorisent des conditions d’existence en faveur de la vie sans tomber dans des positions idéologiques a priori».

Le «problème politique» de la cohérence eucharistique

Dans l’entretien à Reuters, le pontife argentin évoque aussi brièvement le débat au sein de l’Église américaine sur la cohérence eucharistique, concernant l’accès à la communion des politiques catholiques en faveur du droit à l’avortement. «Quand l’Église perd sa dimension pastorale, quand un évêque perd la dimension pastorale, un problème politique se crée, commente-t-il. C’est la seule chose que je puisse dire».

La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi – partisane du droit à l’avortement – avait reçu la communion lors de la messe des saints Pierre et Paul, dans la basilique Saint-Pierre le 29 juin dernier. Ceci alors que Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco, son diocèse d’origine, lui avait interdit l’accès à l’eucharistie quelques semaines plus tôt. (cath.ch/imedia/ak/rz)

I.MEDIA

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/roe-v-wade-le-pape-reste-prudent-sur-larret-de-la-cour-supreme/