Coire: le pape aurait avoué s’être trompé lors de la nomination de Mgr Haas
Coire, 9novembre(APIC) L’affaire Haas provoque de nouveaux remous dans la
presse et l’opinion alémanique. Selon les «Luzerner Neuste Nachrichten»,
Mgr Paul Vollmar, évêque auxiliaire de Coire, aurait déclaré le 2 novembre
lors d’une assemblée dans la paroisse de Giswil (OW) que le pape lui avait
personnellement dit s’être trompé lors de la nomination de Mgr Haas, mais
qu’on ne pouvait rien changer maintenant. Cette nouvelle, qui a très rapidement fait le tour de tous les médias alémaniques, a suscité un vif émoi
dans le public. Et provoqué mardi une prise de position des 14 doyens du
diocèse de Coire. Ceux-ci font remarquer que dans les plus hautes instances
romaine on reconnaît avoir été trompé lors de la nomination de Mgr Haas.
La TV suisse-alémanique lors de son journal a présenté une image du pape, la tête dans les mains, l’air préoccupé, suivi immédiatement d’une image de Mgr Haas souriant, mitre en tête et crosse en main.
Sous le titre «Le pape m’a dit qu’il s’était trompé», les «Luzerner Neuste Nachrichten» rapportent que Mgr Vollmar, répondant à la question d’un
fidèle de Giswil sur l’»affaire Haas», a déclaré: «Je dis toujours la même
chose à ce propos. Le pape m’a dit personnellement: ’Je me suis trompé,
mais je ne peux rien changer maintenant. Nous avons 40 cas semblables’.»
Interrogé par l’agence APIC, Mgr Vollmar nie que le pape ait jamais dit
cela. Jean Paul II lui a expliqué avoir été trompé, dit-il. De plus il
s’agissait de déclarations générales. «Ce sont les journalistes qui sont
parvenus à de telles interprétations.» Mgr Vollmar ajoute encore qu’on lui
met beaucoup de propos dans la bouche.
Le curé du lieu, Adalbert Ambauen, s’il confirme globalement les rapports de presse, souligne surtout l’insistance de Mgr Vollmar sur la nécessisté d’une Eglise fraternelle, qui constitue une vision d’avenir beaucoup
plus importante que tout le reste.
Réagissant à son tour, le groupe des 14 doyens du diocèse de Coire remarque d’abord qu’il est problématique de faire passer pour une citation
textuelle du pape des propos tenus lors d’une conversation spontanée. «Nous
ne sommes pas les seuls à savoir», disent-ils, qu’il y a eu des tromperies
autour de la nomination de Mgr Haas. Dans les plus hautes instances romaines, «on reconnaît également ouvertement avoir été trompé». L’existence à
Rome d’une large opinion admettant explicitement que la nomination de Mgr
Haas repose sur une estimation fausse, et que cela a entrainé bien des malheurs, n’est pas un secret, fait-on valoir.
Les déclarations de Mgr Vollmar, quelle qu’en soit la formulation exacte, confirment des éléments connus depuis longtemps. Le pape lui-même est
intervenu dans le conflit. Par la nomination de deux auxiliaires, il a apporté une correction évidente qui ne trompe pas, notent les doyens. «Si le
pape n’avait pas vu qu’on l’avait trompé», un tel pas n’aurait pas été nécessaire, concluent-ils. (apic/oe/com/mp)
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