Dans son homélie, le pontife a appelé toutes les familles à partager la « joie » de cet amour, leur demandant d’être toujours « ouvert, extraverti, capable de toucher les plus faibles ».
Le problème, a estimé l’évêque de Rome, est que l’homme moderne, épris de liberté, « veut s’affranchir de toute forme de prison », qu’elle soit culturelle, sociale ou économique. Cependant, estime-t-il, cette quête individualiste, guidée par une « tendance à l’égoïsme », masque souvent le manque de « la plus grande liberté » qui soit donnée à l’homme : sa « liberté intérieure », soit une liberté tournée toute entière « vers l’amour ».
Plutôt qu’une existence que le pape a comparé à des « îlots », la famille doit être « le premier lieu où on apprend à aimer ». « Vous avez fait ce choix courageux de ne pas utilisez votre liberté pour vous-mêmes, mais pour aimer les personnes que Dieu a mises à côté de vous », s’est félicité le pontife en s’adressant aux familles rassemblées sur une place encore plongée dans la torpeur d’une belle journée d’été.
Reconnaissant que ce n’est pas toujours le cas et que les réalités familiales sont diverses, François a insisté sur la nécessité de « défendre » à tout prix « la beauté de la famille » des « poisons de l’individualisme, de la culture de l’indifférence et du rejet ». Le risque, a-t-il poursuivi, est qu’elle perde « son ›ADN’ qui est l’hospitalité et l’esprit de service ».
Le pape a souligné la peur qu’éprouvent aujourd’hui les parents pour les générations futures, crainte qui les rend certains « anxieux, d’autres trop protecteurs ». Et, a-t-il déploré, qui parfois même finit par « bloquer le désir de mettre au monde de nouvelles vies ».
Mais plutôt que de les préserver des maux qui les menacent, le pape a enjoint les parents et futurs parents à « leur transmettre la passion pour la vie » en les guidant vers leur vocation, et pour cela, d’embrasser leur propre vocation. C’est ainsi, a-t-il insisté, qu’ils auront « la force d’affronter et de surmonter les difficultés ».
Le pape a convenu qu’il fallait parfois leur forcer la main, évoquant notamment le cas des trentenaires qui ne se marient pas parce qu’ils habitent toujours chez leurs parents. « Bien souvent une mère me dit : ›faites quelque chose, parlez à mon fils, il ne se marie pas, il a 37 ans !’ », a-t-il confié, affirmant lui répondre alors avec humour : « Mais, madame, arrêtez de repasser ses chemises ! »
Dans toutes les situations, les parents doivent être un modèle pour leurs enfants, a affirmé le successeur de Pierre. « Il n’y a rien de plus encourageant pour les enfants que de voir leurs parents vivre le mariage et la famille comme une mission, avec fidélité et une patience, malgré les difficultés, les moments tristes et les épreuves », a-t-il déclaré.
Pour cela, a expliqué le pape François, une famille doit rester « en mouvement constant » afin de marcher sur le chemin « imprévisible » que lui présente le Seigneur. Cette route, même s’il n’est pas un chemin facile, « est toujours une découverte merveilleuse », a-t-il affirmé.
Le pontife les a enjoint à « ne pas regretter » la liberté et ses « illusions trompeuses » qu’on laisse avec le mariage. Dieu, a-t-il assuré, « précède toujours » les couples sur leur chemin de sainteté en famille et « ceux qui le suivent ne sont pas déçus ».
« L’Église est avec vous, bien plus, l’Église est en vous ! », s’est enfin exclamé le 266e pape, rappelant comment elle était né, il y a plus de 2.000 ans, d’une simple famille de Nazareth.
François a assisté à l’intégralité de la messe, mais celle-ci a été présidée à sa place par le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour la famille, les laïcs et la vie. Le pontife, souffrant du genou, n’était pas en fauteuil roulant et s’est tenu debout à plusieurs reprises en s’appuyant sur une canne.
Le cardinal irlando-américain a annoncé à la fin de la célébration que le « prochain rassemblement des familles avec le pape François » serait un ›Festival des familles’ célébré à Rome à l’occasion du Jubilé de 2025. La prochaine rencontre mondiale des familles aura elle lieu en 2028. (cath.ch/imedia/cd/mp)
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