Le pape condamne la détention des armes nucléaires

«Comment pouvons-nous envisager d’appuyer sur le bouton pour lancer une bombe nucléaire ?» C’est la question posée par le pape François aux participants à la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

Dans un message publié le 21 juin 2022, alors que le spectre d’une guerre nucléaire plane depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le pape réitère son opposition à toute détention de ces armes ainsi qu’à leur modernisation.

Dans ce texte lu à Vienne par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, le pontife dénonce les dangers des approches à court terme et de l’inaction sur le sujet du nucléaire. S’adressant aux 86 États signataires du Traité entré en vigueur en janvier 2021, il appelle une nouvelle fois à faire taire toutes les armes. La position du Saint-Siège est claire: «L’utilisation des armes nucléaires, ainsi que leur simple possession, est immorale».

«Dans un système de sécurité collective, il n’y a pas de place pour les armes nucléaires et autres armes de destruction massive», insiste le pape François qui souligne la précarité d’un tel arsenal, avec «le risque d’accidents, involontaires ou non» qu’il comporte, et le coût de sa maintenance.

Devant le «chantage» du système nucléaire, le pontife en appelle à plusieurs reprises à la conscience de l’humanité : «Comment pouvons-nous envisager d’appuyer sur le bouton pour lancer une bombe nucléaire ? Comment pouvons-nous, en toute conscience, nous engager dans la modernisation des arsenaux nucléaires ? ».

Le désarmement n’est pas «une forme de faiblesse»

Pour le pape, plutôt que d’essayer d’assurer «une sorte de paix» à travers «un faux sentiment de sécurité» et «un équilibre de la terreur», l’urgence est «de bannir de l’esprit des hommes la peur et l’attente anxieuse de la guerre».

L’évêque de Rome estime que la responsabilité de l’action se situe à de multiples niveaux : au niveau public en tant qu’États et au niveau personnel en tant qu’individus. «En ce moment particulier de l’histoire où le monde semble être à la croisée des chemins», il encourage à adhérer et à respecter les accords internationaux de désarmement. Ce qui ne représente pas «une forme de faiblesse», affirme-t-il, mais «une source de force et de responsabilité» qui favorise la stabilité. 

Entré en vigueur le 22 janvier 2021, le Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires rend illégales la possession et l’utilisation d’armes nucléaires au regard du droit international. Mais aucun des pays détenteurs de la bombe atomique ne l’a adopté.

Souvent accusé de naïveté sur le sujet du nucléaire, le Vatican, lui-même signataire du Traité, s’en défend. «La position de l’Église n’est pas idéaliste», assurait Mgr Bruno-Marie Duffé, alors secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral, à I.MEDIA. Et d’ajouter : «Nous savons qu’il s’agit d’un long chemin qui nécessite patience et vérité – sur les actes et les souffrances du passé notamment.» (cath.ch/imedia/ak/mp)

I.MEDIA

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