«Ce ne sont pas les personnes qui doivent changer, c’est l’Église qui doit changer». Le cardinal Marx, âgé de 68 ans, a une nouvelle fois confié ses espérances pour l’Église du futur dans une interview à La Stampa. «Ce n’est pas un bon renouveau si l’Église continue à distribuer des dogmes et à éduquer en prétendant savoir ce dont les gens ont besoin», affirme-t-il.
Sur la question sensible du célibat sacerdotal dans l’Église latine, il propose d’inverser la réflexion en se demandant «de quoi les gens ont-ils besoin aujourd’hui». Et de répondre: «De personnes qui célèbrent et portent l’Eucharistie, donnent le bon exemple, dédient leur vie à l’Église et à l’Évangile». Or, pour lui, il n’y a pas que des célibataires qui pourraient remplir cette mission.
«Certainement, le célibat est un signe fort pour la suite du Christ. Mais en conservant le célibat obligatoire, n’est-ce pas seulement maintenir une tradition? C’était juste, mais peut-être pas partout aujourd’hui. Je crois qu’il y a aussi des vocations sacerdotales chez les hommes mariés», confie le prélat allemand.
Début février, celui qui à Rome est aussi à la tête du Conseil pour l’économie s’était déjà ouvertement demandé si le célibat sacerdotal devait être posé comme une condition de base pour chaque prêtre. «Pour beaucoup de prêtres, ce serait mieux s’ils étaient mariés», jugeait-il dans un entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung.
Sur la place des femmes dans l’Église, le cardinal allemand raconte comment cette thématique est devenue une priorité dans son archidiocèse, où le vicaire général partage désormais la charge d’administrer le diocèse avec une femme. S’il rappelle que Jean Paul II avait pris une décision allant clairement contre l’ordination des femmes, il estime que la «discussion n’est pas encore terminée».
Interrogé sur l’attitude de l’Église concernant les couples homosexuels, le cardinal Marx confie avoir récemment célébré une messe organisée par la communauté LGBTQ+ de son diocèse. «Je voulais donner un signal: ‘Vous faites partie de l’Église’», précise-t-il, avant d’assurer que «l’orientation sexuelle ne peut plus et ne doit pas entraîner une exclusion de l’Église».
Expliquant que les couples homosexuels vivent aussi leur relation avec amour, il demande pourquoi il ne serait pas possible de leur adresser cet encouragement: «Que Dieu vous accompagne sur votre chemin». Et de conclure: «Après tout, nous parlons d’une bénédiction, pas du sacrement du mariage».
Le 15 mars 2021, la Congrégation pour la doctrine de la foi avait rendu publique une réponse négative à un dubium demandant si les bénédictions de couples homosexuels étaient autorisées. Dans ce document, elle estimait qu’il n’était «pas licite de donner une bénédiction aux relations ou partenariats, même stables, qui impliquent une pratique sexuelle hors mariage […] comme c’est le cas des unions entre personnes du même sexe».
Le ton de la note de la Congrégation avait généré un malaise chez certains évêques. Le pape n’avait pas réagi publiquement mais des sources – dont I.MEDIA – assuraient qu’il avait été mécontent du style légaliste de ce texte qui allait contre l’attitude pastorale prônée depuis le début de son pontificat. En 2013, dans l’avion qui le ramenait des JMJ de Rio, le pontife avait lancé cette fameuse phrase: «Si une personne est gay et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger?». (cath.ch/imedia/hl/rz)
I.MEDIA
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