Au cours de cette conversation qui n’a pas été retranscrite, «le pape a souligné l’importance de l’enracinement dans une spiritualité sacerdotale nourrie par la prière, et le rôle de l’année missionnaire qu’il a voulue comme une partie intégrante du chemin de préparation», est-il indiqué dans le communiqué. Depuis 2020 en effet, la formation des futurs diplomates du Saint-Siège intègre une année de mission sur le terrain, conformément à une demande du pape François, soucieux d’éviter le confinement de ces prêtres dans des tâches purement administratives.
La référence à Charles de Foucauld (1858-1916) s’inscrit quant à elle dans la continuité de la canonisation célébrée à Rome le 15 mai dernier. Depuis le début de son pontificat, le pape argentin a multiplié les références à l’ermite français du Sahara, notamment dans la conclusion de son encyclique Fratelli tutti (2020). Le comparant à Martin Luther King, Desmond Tutu et à Gandhi, il le décrivait comme une « personne de foi profonde qui, à partir de son expérience intense de Dieu, a fait un chemin de transformation jusqu’à se sentir frère de tous ».
Moins connu, saint Pierre Favre (1506-1546) était pour sa part un compagnon de saint Ignace de Loyola lors de la fondation de la Compagnie de Jésus. Il a fait l’objet d’une canonisation équipollente – c’est-à-dire par simple décret du pontife -, le 17 décembre 2013, jour du 77e anniversaire du premier pape issu des jésuites. Le saint savoyard n’a donc pas eu de messe de canonisation, mais une messe d’action de grâces fut célébrée par le pape François le 3 janvier 2014 en l’église du Gesù, à Rome.
Plusieurs passages de l’homélie prononcée alors par le pape peuvent faire écho à la mission des diplomates pontificaux. Le pontife avait expliqué que le saint savoyard «avait le désir véritable et profond d’être dilaté en Dieu: il était entièrement centré sur Dieu et c’est pour cela qu’il pouvait aller, dans un esprit d’obéissance, souvent même à pied, partout en Europe, pour dialoguer avec tous, avec douceur, et pour annoncer l’Évangile».
«Ce n’est que si l’on est centré sur Dieu qu’il est possible d’aller vers les périphéries du monde», avait-il encore souligné, lui qui insiste régulièrement sur la nécessité d’une vie de prière authentique pour assumer des charges au nom du Saint-Siège. «Et Pierre Favre a voyagé sans cesse jusqu’aux frontières géographiques, au point que l’on disait de lui: ›Il semble qu’il soit né pour ne rester en place nulle part’», avait précisé le pape François.
La visite du 8 juin 2022 n’était pas inscrite à l’agenda officiel du pontife, mais elle s’inscrit dans une tradition désormais annuelle. La dernière visite du pape François dans les locaux de l’Académie pontificale ecclésiastique remontait au 27 mai 2021.
Cette institution qui s’appelait autrefois l’Académie des Nobles ecclésiastiques a été fondée par le pape Clément XI en 1701, ce qui en fait la plus ancienne école diplomatique du monde. Désormais ouverte à des prêtres diocésains du monde entier envoyés à Rome par leurs évêques, elle accueille dans chaque promotion une vingtaine d’étudiants, qui sont formés notamment en langues, en droit international ou encore en histoire, et qui préparent en même temps une thèse, généralement en droit canonique. Les nonces apostoliques sont issus de cette Académie, où plusieurs papes ont étudié, parmi lesquels Léon XIII, Benoît XV et Paul VI.
Le cardinal Maradiaga, coordinateur du Conseil des cardinaux, avait expliqué lors d’une conférence de presse organisée au Vatican le 5 mai 2022 qu’une éventuelle ouverture aux laïcs des postes à responsabilité au sein de la diplomatie du Saint-Siège pourrait être prochainement envisagée. Une telle évolution pourrait amener à élargir à des non-clercs le recrutement de cette Académie, mais aucune décision n’a pour le moment été prise en ce sens. (cath.ch/imedia/cv/bh)
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