L’attention de Jésus à Nicodème, dans le dialogue relaté par l’Évangile de Jean, montre que «toute vie est précieuse aux yeux de Dieu: elle nous identifie comme des créatures aimées par Lui avec tendresse». Pourtant Nicodème émet une objection: «l’être humain vieillit inévitablement, le rêve d’une jeunesse éternelle s’éloigne définitivement, l’usure est le port d’arrivée de toute naissance dans le temps». Mais à la lumière de la relation avec Jésus, la vieillesse «devient le moment opportun pour l’illuminer, en la libérant du malentendu d’une espérance perdue», a souligné le pontife de 85 ans.
«Notre époque et notre culture, qui révèlent une tendance inquiétante à considérer la naissance d’un enfant comme une simple question de production et de reproduction biologique de l’être humain, cultivent ensuite le mythe de l’éternelle jeunesse comme l’obsession – désespérée – d’une chair incorruptible», a dénoncé le pape François, avertissant sur le danger spirituel que la chirurgie esthétique comporte.
«En attendant de vaincre la mort, nous pouvons maintenir le corps en vie grâce aux médicaments et aux cosmétiques, qui ralentissent, cachent, annulent la vieillesse», a remarqué le pape, tout en soulignant qu’il vaut mieux assumer son âge. Il a évoqué la réaction de l’actrice italienne Anna Magnani (1908-1973), à qui quelqu’un avait conseillé une intervention de chirurgie esthétique pour effacer ses rides: «Mais j’ai mis tellement de temps pour les avoir! Ne me les enlevez pas!», avait-elle répondu avec humour. «Les rides sont un signe d’avoir fait tout un cheminement de vie», a expliqué le pape, soulignant que la jeunesse est d’abord «une affaire de cœur».
«La vie dans la chair mortelle est une très belle chose «inachevée»: comme certaines œuvres d’art qui, précisément dans leur incomplétude, ont un charme unique», a souligné le pape François, en remarquant que la foi, doit nous aider à identifier «ce qui, dans notre vie, porte le signe de la destination pour l’éternité de Dieu».
«Dans cette perspective, la vieillesse a une beauté unique: nous marchons vers l’Éternité», a-t-il remarqué. «La vieillesse est donc un moment privilégié pour libérer le futur de l’illusion technocratique d’une survie biologique et robotique, mais surtout parce qu’elle ouvre à la tendresse du sein créateur et générateur de Dieu», a expliqué le pape François en insistant sur «la tendresse des vieux».
Il a expliqué, en sortant de son texte, que le regard des grands-parents sur leurs petits-enfants est une démonstration de «la tendresse de Dieu». Comme une antidote de la «culture du déchet», les vieux, «messagers de la tendresse, messagers de la sagesse d’un vie vécue», après avoir surmonté de nombreuses épreuves, sont ainsi «les messagers du futur». (cath.ch/imedia/cv/bh)
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