Quatre prêtres et six diacres devaient être ordonnés le 26 juin 2022, mais ne le seront pas, a indiqué le service de communication du diocèse de Fréjus-Toulon au journal La Croix. La décision, qualifiée de «rarissime», a été confirmée le 2 juin par l’évêque, Mgr Dominique Rey. Exprimant sa «douleur», le prélat français a évoqué, dans un communiqué, des questions soulevées par plusieurs dicastères sur la «restructuration du séminaire» et la «politique d’accueil du diocèse».
La mesure ferait suite à une «visite fraternelle» conduite ces derniers mois par l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, qui sera créé cardinal le 27 août. Il est difficile de savoir si cette décision revêt un caractère disciplinaire ou s’apparente à une simple mesure de précaution, note La Croix. L’absence d’explications officielles nourrit en tout cas les spéculations, relève le journal. «Le Saint-Siège reprocherait-il à ce séminaire de faire entrer à tous vents, sans le discernement requis, des prêtres qui en sortiraient insuffisamment formés?»
L’accueil à Toulon de communautés nouvelles et de jeunes venant de diocèses extérieurs a déjà été régulièrement pointé du doigt, relève La Vie. De nombreux jeunes seraient attirés par la personnalité de son évêque, «ou une certaine propension de Dominique Rey à ordonner des profils que d’autres diocèses auraient ‘remerciés’», souligne le magazine chrétien.
Selon le site du diocèse, 50 communautés seraient présentes sur son territoire. Aux côtés de communautés également présentes dans de nombreux diocèses de France, dont un certain nombre de traditionalistes, figurent des groupes venant de l’étranger, notamment du Brésil, actifs dans l’évangélisation. Cette situation suscite depuis plusieurs années des interrogations et une certaine crispation, y compris de la part de laïcs engagés, note La Vie.
L’action et la manière de faire du charismatique évêque Dominique Rey sont souvent jugées clivantes, y compris au sein de l’épiscopat. Son diocèse avait notamment créé la polémique en invitant la politicienne d’extrême droite Marion Maréchal-Le Pen à débattre lors d’une université d’été, en 2015. (cath.ch/cx/lavie/rz)
Raphaël Zbinden
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