S’il n’a pas énuméré tous ses griefs contre l’Ouest, nul doute que le chef de l’Eglise russe y place la «permissivité» quant à l’avortement. Cyrille est en effet connu comme un grand pourfendeur de cette pratique en Russie.
Mais si le patriarche est très engagé pour la vie des enfants russes, il le semble beaucoup moins pour celle des enfants ukrainiens. Des centaines d’enfants ont déjà péri dans les bombardements russes indiscriminés en Ukraine. Certains même dans le ventre de leur mère, comme ce fut le cas dans l’attaque d’une maternité de Marioupol. Un massacre des innocents à grande échelle qui n’empêche pas le patriarche de voir dans cette «opération spéciale» une avancée des valeurs chrétiennes.
Une aberration pleinement soulignée par l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Elle s’est séparée du Patriarcat de Moscou, le 28 mai 2022, en brandissant le commandement «Tu ne tueras pas». Le pape François a également appelé avec raison cette guerre «sacrilège», parce qu’elle bafoue la sacralité de la vie, une valeur certainement bien plus centrale dans l’enseignement chrétien que la stigmatisation des homosexuels.
Il est aussi raisonnable de penser que toute mère russe ou ukrainienne eut préféré voir son fils danser sur un char de la gay pride que brûler dans un char d’assaut.
Raphaël Zbinden
30 mai 2022
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