«Après plus d’un an de consultation et de réflexion, les moines de l’abbaye de Saint-Joseph sont arrivés à la triste conclusion que la brasserie n’est pas une industrie viable pour nous et qu’il est temps de fermer la brasserie Spencer», a déclaré la brasserie sur sa page Facebook le 14 mai. La bière trappiste sera disponible dans les points de vente habituels jusqu’à épuisement des stocks rapporte Catholic News Agency (CNA)
La brasserie avait été lancée en 2014 pour aider à fournir une nouvelle source de revenus aux moines. Les moines trappistes sont officiellement des cisterciens de la stricte observance. Ils suivent la règle de saint Benoît, qui souligne l’importance de la prière et du travail selon la devise «Ora et labora»
«Toutes les activités que nous menons ont pour but de soutenir notre vie de prière. La bière était une activité particulièrement intéressante et engageante, mais nous ne sommes pas là pour la bière», a déclaré le directeur de la brasserie, le Père William Dingwall.
La brasserie avait une production maximale de 4’500 barils, soit 60’000 caisses. La bière était distribuée aux Etats-Unis et dans huit autres pays. Mais depuis quelques années, elle a dû faire face à une concurrence toujours plus forte des bières artisanales. Et les moines n’étaient pas disposés à investir davantage pour agrandir leur outil de production.
La brasserie n’était pas l’unique activité commerciale des moines. L’abbaye Saint-Joseph accueille des hôtes dans sa petite maison de retraite et possède une boutique de souvenirs. Elle fabrique d’autres produits comme des gelées de fruits et de vin, des confitures et des conserves. Sa guilde Holy Rood fabrique et vend des vêtements liturgiques.
La communauté trappiste de l’abbaye Saint-Joseph est issue d’un groupe de moines arrivés en Amérique du Nord en 1803, dans le sillage de la Révolution française. Ces moines ont fondé un monastère en Nouvelle-Écosse. Après avoir subi deux incendies majeurs à la fin des années 1800, la communauté a déménagé à Rhode Island. Un autre incendie en 1950, a fait de 140 moines trappistes des sans-abri, qui ont alors déménagé à Spencer.
L’Association trappiste internationale compte une vingtaine d’abbayes et cherche à aider ses membres à produire des biens et à garantir des produits de haute qualité. Son site Web répertorie 13 abbayes qui vendent leur propre bière trappiste. De cette liste il faut retrancher la brasserie Spencer et celle d’Achel, en Belgique, qui a cessé d’être une bière trappiste en 2021. Ses derniers moines sont partis pour l’abbaye de Westmalle, qui gère également une brasserie. Achel produit toujours de la bière, mais elle ne peut plus porter le label de bière trappiste. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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