«Un migrant non-intégré est à mi-chemin… et c’est dangereux», a souligné le pape dans un discours improvisé devant ces religieux et entrepreneurs engagés pour le développement durable. «C’est dangereux pour lui, le pauvre, parce qu’il sera toujours un mendiant. C’est aussi dangereux pour tous», a expliqué le pontife en citant une nouvelle fois l’attentat de Zaventem en Belgique (2016), perpétré par «des enfants de migrants non intégrés, ›ghettoïsés’».
«La majorité d’entre nous sommes enfants ou petits-enfants de migrants», a alors fait observer le pape, en racontant une anecdote: «Une fois, quelqu’un des États-Unis me disait: «Mais non, nous ne sommes pas des migrants, nous sommes déjà enracinés ici!»». «Ne perdez pas la mémoire, lui avait alors répliqué le pape. Vous êtes un peuple de migrants, de migrants irlandais et de migrants italiens. Les Irlandais vous ont apporté le whisky et les Italiens vous ont apporté la mafia.»
«Aujourd’hui pour un développement sérieux, l’Europe a besoin des migrants», a encore insisté l’évêque de Rome, s’inquiétant de l’hiver démographique du continent, où l’avenir s’annonce «toujours plus réduit». Accueillir les migrants ne relève pas de «l’aumône» mais de la «fraternité», a-t-il martelé.
Enfin, le chef de l’Église catholique a souhaité «un nouveau type d’économie» qui ne soit ni un héritage des Lumières, ni un héritage du communisme. Cette économie doit être «partagée par les personnes», «communautaire», et finalement «chrétienne», a-t-il dit en rendant hommage à l’économiste Mariana Mazzucato dont il a consulté les travaux.
Inspiré par l’enseignement du pape François et fondé en 2019, le Global Solidarity Fund promeut des partenariats entre communautés catholiques, entreprises, investisseurs, et organismes internationaux. Le réseau est actuellement présent au Forum économique mondial de Davos (Suisse) organisé du 22 au 26 mai. (cath.ch/imedia/ak/bh)
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