Née en France en 2014 dans la communauté du Chemin Neuf, la Fraternité politique regroupe des jeunes chrétiens de 18 à 33 ans aux parcours et cultures différents. Certains sont engagés en politique – des élus de tous bords-, d’autres dans des associations ou des collectivités. En avril dernier, des membres de cette fraternité avaient déjà été reçus en audience par le pape.
«La politique est avant tout l’art de la rencontre», a souligné le pape François à ces jeunes de 18 à 33 ans venus du Brésil, de Colombie, de Hongrie, du Burundi, de France, d’Ukraine, du Liban, d’Espagne, de Belgique ou encore d’Allemagne. Il les a invités à ne pas «se contenter d’un dialogue superficiel et formel, comme ces négociations souvent hostiles entre partis politiques», a-t-il ajouté.
Pour le pontife, un homme politique doit savoir changer de regard sur l’autre et l’accepter de manière inconditionnelle. «Si ce changement de cœur n’a pas lieu, la politique risque de se transformer en une confrontation souvent violente pour faire triompher ses propres idées».
Dans une «perspective chrétienne», la politique est aussi «une réflexion, c’est-à-dire la formulation d’un projet commun», a poursuivi le pape. Il s’agit de partir à la recherche du bien commun et non pas de simples intérêts à défendre.
«Enfin, la politique est aussi une action», a conclu le pape, félicitant son auditoire de son engagement en faveur des migrants et de l’écologie. «J’ai ainsi appris que certains d’entre vous ont choisi de vivre ensemble au milieu d’un quartier populaire de Paris, pour écouter les pauvres: c’est une façon chrétienne de faire de la politique!», leur a-t-il lancé. Il a martelé au passage qu’il n’est pas possible de faire de la politique avec une idéologie.
À l’issue de l’audience, les jeunes ont proposé de prier avec et pour le pape de 85 ans. «Nous avons imposé les mains sur lui et avons invoqué l’Esprit Saint», raconte la Sœur Allégria, membre de Fraternité politique. «Il nous semblait bon de pouvoir prier pour sa mission, son ministère, sa santé et les décisions lourdes qu’il a à prendre», explique-t-elle.
Durant quatre jours, ces jeunes engagés dans la Fraternité politique ont participé à un séminaire de réflexion sur le thème des migrations. Vendredi 13 mai, ils ont notamment pu échanger avec la section migrants et réfugiés du dicastère pour le Service du développement humain intégral.
La communauté du Chemin Neuf (CCN) est une communauté catholique à vocation œcuménique. Née en 1973 à Lyon d’un groupe de prière charismatique, elle compte près de 2’200 membres permanents dans vingt-six pays, et douze mille personnes au service des missions de la communauté. (cath.ch/imedia/hl/rz)
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