Le pape, qui s’est présenté en fauteuil roulant, a salué l’intuition d’Étienne Villemain, qualifié affectueusement comme un «enfant terrible», qui a su développer «un lieu d’Église qui sort du cadre habituel, qui propose autre chose». Saluant cette expérience qui concrétise les intuitions de ses encycliques Laudato si’ et Fratelli tutti, en développant une expérience de solidarité et de développement économique dans le respect de l’environnement, le pape a souligné ce choix d’assumer «le risque de la nouveauté pour être plus fidèle à l’Évangile».
Il a expliqué que l’image du ›village mondial’, favorisée par le développement des moyens de transport et de communication, est artificielle car trop de personnes «sont laissées à la marge de ce prétendu village, réservé à une élite favorisée». Il souhaite donc que le Village de François contribue à faire redécouvrir ce qu’est un vrai village : «un tissu de relations humaines concrètes, dans le soutien mutuel, l’attention à ceux qui sont dans le besoin, dans la coexistence des générations et le souci de respecter la Création qui nous entoure».
Il a salué cette expérience associant «environnement et respect de la vie humaine de sa conception à sa mort naturelle, prière et fraternité, et aussi en réunissant différentes générations». «Tout est lié», a-t-il remarqué, en soulignant que «c’est la personne humaine tout entière qui doit être aimée, accompagnée, et insérée dans un réseau de relations nourrissantes et constructives».
Une vie de travail et de simplicité, à la suite de Jésus
Il a aussi souligné la continuité entre le passé trappiste de cette abbaye et la démarche assumée par ses nouveaux occupants, en mettant en valeur, «en plus d’une vie simple et travailleuse, le soin et le développement de votre vie intérieure, de la relation à Jésus-Christ, qui peut seul combler nos cœurs assoiffés».
Le pape a enfin invité les habitants du Village de François à suivre le modèle de Jésus, qui a vécu les mêmes expériences : «il a été fragile, dans les bras de sa mère et sur la croix ; il a travaillé comme artisan; il a vécu au rythme des saisons et de la nature ; il a grandi dans un village où les générations se mélangeaient ; il a prié, pardonné et aimé son prochain», a souligné le pape François, en assurant les participants de sa prière «sur ce chemin exigeant, mais joyeux et libérateur». (cath.ch/imedia/cv/mp)
La délégation était accompagnée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon, et Mgr Michel Aupetit, archevêque émérite de Paris. Après avoir quitté leur charge de gouvernement diocésain dans des circonstances douloureuses, les deux prélats ont décidé de se mobiliser auprès des personnes les plus pauvres. Mgr Aupetit, qui a gardé une responsabilité à la Curie romaine en tant que membre de la Congrégation pour les évêques, vit actuellement un temps de retraite au Village de François. (cath.ch/imedia/cv/mp)
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