Avec kath.ch
Le diocèse de Coire a délivré en avril 2022 un Code de conduite sur la gestion du pouvoir (Verhaltenskodex). Sous-titré «Prévention des abus spirituels et de l’exploitation sexuelle», il se veut contraignant pour tous les aumôniers, collaborateurs et employés du diocèse et des corporations ecclésiastiques.
Le document a soulevé des oppositions. Le «Cercle sacerdotal» (Priesterkreis), composé de 43 prêtres issus des milieux conservateurs, ne veut pas signer le texte, arguant notamment qu’il ne respecte pas l’enseignement de l’Eglise en matière de morale sexuelle.
Suite à ces critiques, Mgr Bonnemain a fait part de sa volonté de clarification. C’est ainsi qu’une première rencontre avec des représentants du «Cercle» s’est déroulée le 9 mai. Selon la Luzerner Zeitung, les détracteurs seraient arrivés avec deux exigences: que l’évêque retire sa signature et suspende l’application du Code, et qu’il mette en place une commission composée de prêtres, de diacres et de collaborateurs pastoraux. Le «Priesterkreis» devrait pouvoir y envoyer deux membres. Tout en rappelant que l’objectif commun reste une meilleure prévention des abus dans l’Eglise, les opposants demandent que cette commission révise le «Verhaltenskodex», afin qu’il soit conforme à la doctrine.
Selon la porte-parole du diocèse, Nicole Büchel, si Mgr Bonnemain a cherché le dialogue avec les prêtres, il a néanmoins continué à défendre le Code de conduite. «L’entretien a été un début de clarification nécessaire des malentendus qui sont apparus. Les discussions se poursuivent. Aucune décision n’a été prise. Afin de ne pas alourdir ce processus de compréhension, l’évêque ne souhaite pas s’exprimer publiquement pour le moment».
L’évêque de Coire s’est déclaré convaincu «que la mise en œuvre et l’application du Code de conduite exigeraient beaucoup de temps et de discussions. Les manifestations d’introduction correspondantes sont prévues pour le deuxième semestre de l’année, chacun pourra y échanger et se pencher sur les différents aspects du Code», explique Nicole Büchel.
Selon le «Cercle sacerdotal», l’évêque a «défendu le point de vue selon lequel les passages du texte critiqués pouvaient être expliqués de manière à ce qu’ils ne posent aucun problème pour la doctrine catholique romaine».
Malgré la fronde contre Mgr Bonnemain, celui-ci semble avoir le vent en poupe à Rome. Le président de la Confédération Ignazio Cassis a révélé le 6 mai – dans le cadre sa visite à Rome pour l’assermentation des gardes suisses – que le pape François était «très satisfait» de l’actuel évêque de Coire. (cath.ch/kath/rr/arch/rz)
Rédaction
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