Selon le site HK01, le cardinal, âgé de 90 ans, aurait été arrêté en tant qu’administrateur du Fonds de soutien humanitaire 612, une ONG venant en aide aux Hong-Kongais soutenant le mouvement démocratique d’opposition au Parti communiste chinois. Selon la presse locale, il serait accusé de collusion avec une puissance étrangère sur les bases de la loi relative à la sécurité nationale passée en juin 2020.
Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a réagi à l’annonce en une seule phrase: «Le Saint-Siège a appris avec inquiétude la nouvelle de l’arrestation du cardinal Zen et suit de très près l’évolution de la situation».
C’est la première fois que le cardinal Zen est arrêté. Avec lui, trois administrateurs du même fonds ont été arrêtés. L’arrestation survient trois jours après l’élection exécutive qui a donné pour vainqueur John Lee, ancien policier de confession catholique et unique candidat approuvé par Pékin.
Mgr Ha a affirmé que le diocèse s’exprimerait officiellement sur ce sujet lors d’une conférence de presse organisée le 12 mai dans la matinée. Contacté par I.Média, le Bureau de presse du Saint-Siège n’a pas encore réagi pour l’instant.
Joseph Zen Ze-kiun, dit Joseph Zen, est né à Shanghaï en 1932. Entré chez les salésiens à l’âge de 12 ans, il rejoint Hong Kong où il est ordonné prêtre en 1961. Supérieur provincial des salésiens entre 1978 et 1983, il a l’occasion de se rendre à de nombreuses reprises en Chine continentale. Il devient évêque coadjuteur d’Hong Kong en 1996 puis évêque en 2002, le restant jusqu’en 2009.
En 2006, Benoît XVI le crée cardinal, une nouvelle responsabilité qui lui donnera l’occasion de faire entendre son combat contre le régime chinois et en faveur de la liberté religieuse. Signe de sa proximité avec le pape allemand, ce dernier lui avait demandé de rédiger les méditations du chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée en 2008.
Le cardinal Zen a critiqué à de nombreuses reprises les politiques d’ouverture menées par le Saint-Siège vis-à-vis de la Chine depuis le début du pontificat de François. Le cardinal hong-kongais n’a pas hésité à blâmer ouvertement l’action du secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin.
Il a notamment été un des plus importants détracteurs de l’accord pastoral sur la nomination des évêques catholiques signé en 2018 par les deux États, y voyant une compromission et une trahison de l’Église «souterraine» chinoise. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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