Ignazio Cassis a confié souhaiter travailler «essentiellement» sur les questions humanitaires avec le Saint-Siège. Il a annoncé que leurs deux corps diplomatiques collaboreraient pour «la promotion de la paix et la prévention des conflits». Un thème particulièrement brûlant, a-t-il souligné, rappelant qu’au moment de signer la déclaration de rapprochement entre les deux États en 2021 en Suisse, ils n’imaginaient pas que leur geste ait si vite «toute sa légitimité».
Il a confié que la Suisse travaillait déjà avec le Saint-Siège et que des réunions «opérationnelles» s’étaient tenues. Une dynamique qui devrait se confirmer, a-t-il ajouté, concernant l’Ukraine mais aussi d’autres endroits dans le monde.
Interrogé sur l’état de santé du pape, le président suisse a assuré que son sourire et son accueil avaient été «formidables» sur le plan humain, mais qu’il avait «malheureusement quelques problèmes de santé», sans préciser s’il s’était présenté en fauteuil roulant.
À l’issue de l’audience, le président suisse a offert au pape une reproduction d’une portion du Panorama Bourbaki de Lucerne. Le pontife lui a offert ses principaux volumes magistraux ainsi qu’une médaille en bronze avec la parole du prophète Isaïe inscrite: «Le désert deviendra un jardin».
Le pontife se serait aussi réjoui de la rénovation prochaine de la caserne de la Garde suisse et de l’arrivée d’un ambassadeur suisse résident en la personne de Denis Knobel, actuellement en poste en Slovénie. L’audience avec le pontife a eu lieu juste avant l’ouverture solennelle de l’ambassade, qui doit encore être aménagée. Son inauguration officielle est programmée pour le printemps 2023.
Interrogé par I.MEDIA sur de potentielles discussions concernant leur coopération judiciaire, notamment concernant l’affaire financière dite «de l’immeuble de Londres», Ignazio Cassis a déclaré que ces informations étaient «délicates» et a confié que le sujet avait bien été abordé avec Mgr Gallagher. Dans cet entretien, survenu après la rencontre avec le pape, le prélat britannique aurait présenté ses «remerciements pour le soutien juridique de la Suisse».
Dans un communiqué, le Saint-Siège a confirmé qu’il avait été question, lors de leur entretien, de la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine et de «ses répercussions en Europe, avec une attention particulière à l’égard de la situation des déplacés et réfugiés ukrainiens qui nécessitent une assistance humanitaire».
Le prochain ambassadeur résident a déclaré que cette installation était «cruciale» pour répondre aux exigences d’une diplomatie vaticane privilégiant le «contact humain». Denis Knobel a insisté sur l’importance pour son ambassade de développer et d’alimenter le «potentiel» des «réseaux» présents à Rome, citant le «réseau diplomatique centenaire» du Saint-Siège mais aussi des ONG telles que Sant’Egidio, afin de mettre de la «substance» dans la relation qui unit les deux États. Il a souligné le fait que ces relations ne concernaient pas directement les questions ecclésiales.
La présence suisse à Rome, a-t-il encore expliqué, est particulièrement significative au Vatican, son pays étant «la plus grande communauté internationale» à résider sur le sol du plus petit État du monde du fait de la présence de la Garde suisse. Grâce à cette dernière, la Confédération helvétique voit son président être reçu chaque année par le pape en audience. (cath.ch/imedia/cd/bh)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-rapprochement-de-la-suisse-et-du-saint-siege-rejouit-ignazio-cassis/