Le 6 mai 1527, face aux attaques des soldats de Charles Quint, les mercenaires suisses appelés pour la première fois par Jules II en 1505 protégèrent le tombeau de Saint-Pierre et organisèrent, au prix de la vie de 147 d’entre eux, la fuite du pape Clément VII au château Saint-Ange. C’est en souvenir de cette action éclatante des «soldats du pape» que les nouveaux gardes prêtent serment en ce jour historique du 6 mai.
«C’est grandiose, nous nous sommes entraînés très dur pour aujourd’hui», confie le Suisse francophone originaire de Lausanne. Pour tous les gardes qui prêtent serment, c’est «un moment très important». Les parents de Marvin sont venus de Suisse pour assister à cet événement si fort pour leur fils. «Je dois aussi dire que j’ai hâte que ce soit terminé et que l’on aille dîner au restaurant», glisse le jeune homme de 24 ans en riant. Car la préparation de l’assermentation a été très fatigante : «Enfiler la cuirasse, manier la hallebarde, faire des tours de jardins avec ça sur le dos, tout cela en plus du service…», énumère-t-il.
Arrivé il y a 8 mois avec quelques appréhensions, dont celle de laisser sa famille derrière lui, Marvin s’est très vite adapté et a appris à aimer sa mission de protecteur du pape. «C’est un très bon moyen d’approfondir ma foi», confie-t-il en insistant sur le fait qu’il apprend «tous les jours» de nouvelles choses, notamment grâce au chapelain de la garde, un homme «vraiment extraordinaire».
Au quotidien, c’est surtout le contact avec les gens et spécialement les «pèlerins qui viennent visiter la basilique Saint-Pierre», qui le réjouit. Le côté militaire du service ainsi que la vie à Rome sont «bien sûr» une motivation supplémentaire, admet-il.
«Je suis venu pour servir le pape, ce pape en particulier», affirme le garde, le regard sûr, «parce que c’est une bonne personne». Marvin est bien conscient qu’il sert le chef de l’Église catholique, et il se réjouit de le côtoyer de près. «On le voit tout le temps, mais il faut vraiment effectuer un service spécifique pour pouvoir lui serrer la main et discuter avec lui», explique-t-il.
Et le militaire de confier: «Il n’y a pas très longtemps j’ai dû faire mon service de nuit devant sa chambre. Le matin quand il est sorti il m’a demandé si j’avais mangé et je lui ai dit que non. Si on ne mange pas la nuit le pape est embêté, il est un peu comme un grand-père pour nous.»
Au-delà du Vatican, la mission de Marvin est très admirée, il le sait et n’oublie pas ses racines: «la Suisse est très fière de nous car nous sommes les seuls mercenaires qui restons encore de nos jours, il faut en avoir conscience». De plus, l’atmosphère à la garde est presque familiale, «ce n’est pas une ambiance que l’on trouve partout ailleurs», assure-t-il. Une expérience prometteuse, donc, qui l’a «presque décidé» à s’engager pour une troisième année dans la Garde suisse pontificale, au service du pape et de l’Église. (cath.ch/imedia/al/mp)
Pape François: «Le Saint-Siège compte sur vous!»
Comme chaque année, le pape François a reçu les 36 nouvelles recrues des Gardes suisses. Il a exprimé la fierté du Vatican d’abriter cette petite armée à la mission «fascinante», demandant aux jeunes militaires d’être des témoins de la foi même dans leurs temps libres. Dans son discours au palais apostolique, où il s’est rendu en fauteuil roulant, l’évêque de Rome a remercié tout le Corps de la Garde suisse pontificale pour sa collaboration quotidienne précieuse et historique.
Au cours de cette audience où les nouvelles recrues étaient entourées de leurs familles, le pape François s’est attristé de la récente mort accidentelle d’un ancien garde, Silvan Wolf, qui a servi au Vatican jusqu’à la fin de l’année 2021. « Un brave garçon, avec de la joie, de la gaieté », s’est remémoré le pontife argentin, invitant à un temps de silence pour ce jeune de 25 ans victime d’un accident de tir lors d’une fête dans les Grisons. AK
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