La Suisse ouvre le siège de son ambassade près le Saint-Siège

Ignazio Cassis, président de la Confédération helvétique et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, ont solennellement ouvert les bureaux de la chancellerie – ou mission permanente – de la Suisse près le Saint-Siège le 6 mai 2022.

Située à quelques pas des murailles léonines de la Cité du Vatican, les locaux devraient accueillir prochainement Denis Knobel, premier ambassadeur de Suisse résidant près le Saint-Siège depuis 1873. 

Le président Cassis et le prélat britannique ont inauguré la plaque de l’ambassade et symboliquement coupé un cordon à l’entrée du bâtiment. Le drapeau suisse a ensuite été déployé sur la façade pour la première fois.

L’ambassade n’est «pas encore opérationnelle», a déclaré le président suisse, qui a ensuite annoncé qu’elle le serait au printemps de 2023. Avec cette ouverture – qui «n’est pas une inauguration», a souligné Denis Knobel – vont pouvoir commencer les travaux d’aménagement. Une fois ceux-ci achevés, l’ambassadeur laissera le siège de l’ambassade de Slovénie où il travaille actuellement pour s’établir à plein temps à Rome.

Ignazio Cassis a rappelé l’histoire compliquée des relations entre les deux pays, dont les relations ont été interrompues de 1873 à 1920 en raison des tensions existantes entre catholiques et protestants en Suisse. L’ouverture de l’ambassade se situe dans la continuité du centenaire de la reprise des relations diplomatiques en 1920, célébré en 2021 en Suisse en raison de la pandémie avec la venue du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin. « Ensemble, nous avons pensé que cela serait une belle chose, après cent ans, d’ouvrir une présence suisse dédiée à l’État du Vatican », a-t-il expliqué.

«La grande anomalie»

Lors d’une brève adresse, Mgr Gallagher a rappelé qu’à l’époque de sa formation dans ›l’école des nonces’, on lui avait présenté le cas des relations entre le Saint-Siège et la Suisse comme «la grande anomalie». Il a salué l’ouverture de l’ambassade comme un «moment historique», rappelant qu’il y a quelques années, on aurait décrit cet événement comme «impossible».

La Suisse et le Saint-Siège ont «vraiment beaucoup de choses en commun», a affirmé la cheville ouvrière de la diplomatie vaticane, citant en particulier leur «vocation humanitaire » et la présence de nombreux sièges d’ONG et d’organismes multilatéraux en Suisse, notamment ceux des Nations unies. La présence de la Suisse à Rome, a-t-il insisté, va permettre de «consolider» leur coopération alors que le monde «a plus besoin que jamais de paix, de sécurité, de collaboration et de multilatéralisme», des réalités «en péril actuellement». 

Le président suisse, évoquant lui aussi la guerre en Ukraine, a insisté sur l’importante coopération des deux parties dans le domaine de la «promotion de la paix» et dans le domaine diplomatique. Rappelant la signature d’un accord stratégique de coopération en 2021, il a affirmé que sa venue au Vatican était l’occasion de l’«approfondir».

Cette ouverture survient à l’occasion d’une journée symboliquement très riche dans l’histoire des relations entre le Saint-Siège et la Suisse, le 6 mai étant l’anniversaire du Sac de Rome en 1527 durant lequel les gardes suisses défendirent héroïquement le pape Clément VII, nombre d’entre eux perdant la vie. Comme chaque année, la cérémonie d’assermentation des nouveaux gardes suisses a lieu en cette date importante. (cath.ch/imedia/cd/bh)

I.MEDIA

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/la-suisse-ouvre-le-siege-de-son-ambassade-pres-le-saint-siege/