Les prêtres arrêtés ont été placés sous le régime du «guanzhi». Il ne s’agit pas de détention physique, mais d’une restriction de mouvements et d’activités et d’une participation obligatoire à des sessions politiques, afin de les forcer à rejoindre l’Église officielle, rapporte le site Eglises d’Asie .
Beaucoup de proches des prêtres ont demandé à la police de leur village de leur donner des nouvelles ou une façon de communiquer avec eux, en vain. Plusieurs autres prêtres, encore libres, craignent d’être arrêtés à leur tour. La loi chinoise permet cette pratique du «guanzhi» sur des périodes pouvant aller jusqu’à trois ans, sans aucun dépôt de plainte. Les fidèles craignent qu’il arrive malheur à ces prêtres. Dans le passé, des prêtres et des évêques enlevés ont déjà été retrouvés mourants ou décédés.
La communauté non officielle de Baoding est l’une des plus anciennes de l’Église en Chine, avec de nombreux fidèles. La communauté locale s’est divisée quand le vicaire de Mgr Su, Francis An Shuxin, a décidé de rejoindre l’Église officielle. Certains affirment qu’il l’aurait fait à la suggestion du Vatican après avoir passé une longue période en prison.
L’accord entre Pékin et le Saint-Siège a été vécu comme un nouveau coup dur pour la communauté clandestine. En tant que tel, l’accord ne concerne que les ordinations des nouveaux évêques, mais il est utilisé par le gouvernement chinois et l’association patriotique des catholiques chinois comme une «preuve» que le Vatican adhérerait à la ligne de contrôle du Parti sur l’Église locale, estiment les fidèles.
Depuis la signature de l’accord, les prêtres sont fermement poussés à déclarer leur adhésion au Parti et leur appartenance à l’Église officielle. Ceux qui refusent sont écartés de leur paroisse et de leur communauté et risquent ces détentions sans fondement, rapportent les responsables locaux. (cath.ch/eda/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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