Ce document permet de régler la coopération pendant la phase de planification des travaux qui devraient commencer à partir du 1er janvier 2026, après l’Année Sainte de 2025.
Les signataires du protocole sont d’une part le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, et d’autre part Jean-Pierre Roth et Stephan Kuhn, respectivement président et vice-président de la Fondation. Étaient présents lors de la signature M. Denis Knobel, ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège qui sera résident à Rome à partir du 6 mai prochain, ainsi que le Colonel Christoph Graf, commandant de la Garde Suisse pontificale.
Lors d’une conférence de presse après la signature, Jean Pierre Roth s’est réjoui de l’avancement du projet qui permettra d’améliorer le service du «monument historique vivant» qu’est la Garde Suisse pontificale. Il a souligné l’importance que constituait cet investissement pour son pays, rappelant qu’à Rome, «tout le monde veut une photo avec les gardes». Il a insisté sur la grande valeur «institutionnelle» de cette présence au Vatican.
Le protocole signé délimite le cadre de la collaboration – notamment en matière de contrôle des opérations financières – entre les parties et les différentes entreprises engagées dans ce projet. Sont mentionnés le cabinet d’ingénieurs suisses Schnetzer-Puskas, de Bâle, et le cabinet d’architecture Durisch&Nolli qui travaillent sur les aspects techniques de cette rénovation.
Les plans de rénovation doivent désormais être examinés par les autorités compétentes du Vatican ainsi que par plusieurs organismes nationaux et internationaux, dont l’UNESCO, la Cité du Vatican appartenant intégralement au patrimoine mondial de l’humanité.
Initialement prévus pour 2023, les travaux pourront commencer à partir de 2026, le pape François souhaitant qu’ils interviennent après l’Année Sainte qui sera célébrée en 2025, a souligné M. Roth. «Il est encore trop tôt pour parler de la fin des travaux», a-t-il souligné, expliquant qu’une nouvelle convention devra être signée avant 2026 pour encadrer les travaux à proprement parler. «Ça va toujours lentement au Vatican», a soufflé une source proche du dossier.
La Fondation a d’ores et déjà récolté 42,5 millions CHF sur les 50 millions CHF attendus sous forme de dons et de promesses de don, une somme comprenant 5 millions CHF pris en charge par le Saint-Siège pour le logement de la Garde suisse pendant les travaux. Les gardes n’habiteront finalement pas dans des bâtiments préfabriqués (comme prévu initialement) mais dans plusieurs immeubles romains possédés par le Saint-Siège et qui sont actuellement vides, a expliqué Jean Pierre Roth.
De son côté, la Confédération helvétique financera le projet à hauteur de 5 millions CHF et les cantons à hauteur de 4,5 millions CHF. Restent désormais à rassembler 7,5 millions CHF, la fondation se disant confiante dans sa capacité à rassembler cette somme «dans les prochains mois».
Présenté au pape le 2 octobre 2020, ce projet de rénovation s’explique par l’inadaptation des structures existantes ainsi que par l’augmentation des effectifs de la Garde demandée par le pontife. Les nouveaux bâtiments proposeront des chambres individuelles, notamment pour des raisons sanitaires apparues évidentes pendant la crise pandémique.
Cette restructuration permet aussi d’intégrer des gardes femmes «le jour où cela sera décidé», a expliqué Jean Pierre Roth. Il a cependant insisté sur le fait que cette décision n’avait «rien à voir avec la Fondation» et revenait entièrement au Vatican et au pape François.
Jean-Pierre Roth a enfin insisté sur l’aspect écologique de la rénovation de la caserne qui sera effectuée selon les standards suisses. «Le cabinet d’architecte a beaucoup insisté sur cet aspect-là», a-t-il souligné, évoquant la suppression à termes de la climatisation, l’installation de pompes à chaleur, de panneaux solaires et un meilleur traitement de l’eau, notamment en termes de récupération.
Un autre volet de la rénovation comporte l’ouverture de la portion finale de l’antique Via Francigena – chemin de pèlerinage allant de Cantorbéry jusqu’à Rome et passant notamment par l’abbaye de Saint-Maurice, en Valais. Elle doit permettre aux pèlerins de cheminer à l’intérieur de la caserne, en suivant le tracé originel, pour rejoindre la place Saint-Pierre.
Cette initiative, comme le reste de la rénovation, devra répondre avec sérieux à certaines questions qu’elle pose en matière de sécurité avant d’être confirmée, confie une source vaticane. Devront aussi être résolus plusieurs problèmes techniques, notamment concernant la relocalisation d’une imposante fontaine en pierre fermant l’accès dans l’actuelle cour d’honneur de la Garde suisse à laquelle les gardes sont attachés.
Il faudra aussi créer une façade sud du nouveau bâtiment pour le désolidariser du célèbre Passeto, le chemin de garde qui mène de la basilique Saint-Pierre jusqu’au château Saint-Ange et sur lequel moururent héroïquement nombre de gardes suisses pendant le Sac de Rome le 6 mai 1527. (cath.ch/imedia/cd/be)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/travaux-de-renovation-de-la-caserne-de-la-garde-suisse-des-2026/