Le pays, reconnu comme modèle de cohabitation pacifique entre adeptes des différentes religions, est menacé par le radicalisme islamique et le discours de prédicateurs salafistes. Ils veulent soi-disant purifier l’islam du pays et leur principale cible est la jeunesse qui fait face au chômage, à la pauvreté, à l’absence de perspectives. Les courants salafistes lui proposent insidieusement un islam plus engagé et plus politique.
Pays de 17 millions d’habitants dont 96% sont de confession musulmane, l’islam y est majoritairement représenté par le soufisme, un courant musulman spiritualiste qui a beaucoup contribué à la stabilité politico-religieuse du pays. Les musulmans se réclament, pour la plupart, de confréries religieuses dont les plus connues sont la tidjaniya et le mouridisme. Le Sénégal a été dirigé pendant 20 ans, de 1960 à 1980 par un chrétien catholique, Léopold Sédar Senghor.
En outre, en janvier 2022, un jeune chrétien catholique de 47 ans, Barthélémy Dias (opposant), a été élu brillamment, sans distinction de religion, maire de la ville de Dakar, la capitale, face à un candidat musulman du pouvoir, Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé. La ville de Dakar est le poumon économique, social et culturel du Sénégal. Elle abrite la présidence de la République, les institutions nationales et internationales, ainsi que les missions diplomatiques, accréditées auprès de l’Etat. Elle compte une population de plus d’un million d’habitants et 19 communes. Son maire est le troisième personnage politique du pays, après le président de la République, et celui de l’Assemblée nationale.
Qui plus est, dans tous les secteurs de la nationale, aussi bien public que privé, les musulmans et chrétiens travaillent ensemble, sans aucun problème. Mais, cette cohésion nationale est menacée par l’extrémisme religieux qui se développe dans le pays, à travers des associations caritatives. Elles se multiplient, à cause de la pauvreté, notamment dans les quartiers populaires et les bidonvilles, au nom de la «solidarité islamique».
Pour Seydina Ngom, vice-président du groupe «Le Sénégal comme on l’aime», l’association veut se dresser «en sentinelle» contre ceux qui attaquent et dénigrement les religions, ainsi que contre toute chose qui risque de mettre en péril les relations interreligieuses.
«Nous avons pour ambition de réunir un autour d’une table les chefs religieux musulmans et chrétiens pour parler aux jeunes, du bien-être la nation», a déclaré pour sa part, Ephrem Manga, membre du bureau de l’association. (cath.ch/ibc/be)
Ibrahima Cisse
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