Le pape François a prononcé assis, pour des raisons de santé, une homélie dans laquelle il a enjoint les prêtres à être des «canaux» de la miséricorde de Dieu et non des détenteurs d’un pouvoir à exercer. C’est Mgr Rino Fisichella, préfet du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, qui a finalement présidé la messe du dimanche de la Divine Miséricorde, fête instaurée par Jean Paul II et toujours célébrée le dimanche suivant Pâques.
Le pape François n’a pas participé à la procession d’entrée, restant assis sur un siège placé près de l’autel. La veille, il avait confié lors d’une audience souffrir encore du genou. Vendredi, il avait dû décaler un certain nombre de rendez-vous en raison de contrôles médicaux.
Quelque 400 prêtres missionnaires de la miséricorde étaient présents dans la basilique Saint-Pierre. Ces prêtres – 1’040 aujourd’hui dans le monde – ont reçu du pape la capacité d’absoudre des péchés normalement réservés au Siège Apostolique lors du Jubilé de la Miséricorde en 2015. Leur ministère a été prolongé par la suite par la lettre apostolique «Misericordia et misera» (2016).
Dans son homélie, le pape François a mis en garde les prêtres qui reçoivent les fidèles en confession. «Ne torturez pas les fidèles qui viennent avec leurs péchés !», a-t-il lancé, sortant de ses notes. Au contraire, il s’agit de les «comprendre, les écouter, pardonner, et donner des conseils», a détaillé le pontife de 85 ans.
Il a aussi insisté sur la nécessité pour un missionnaire de la miséricorde de puiser dans sa propre expérience pour bien vivre son ministère. «Si l’un de vous ne se sent pas pardonné, qu’il arrête, et qu’il ne fasse pas le missionnaire de la miséricorde», a même prévenu le pape. Pour lui, ce n’est qu’à partir du moment où le prêtre a fait l’expérience du pardon de Dieu et en fait mémoire qu’il est capable de transmettre à son tour cette miséricorde.
Rappelant avec force que Dieu pardonne «tout, et tout le temps», l’évêque de Rome a enfin donné cette définition du confesseur miséricordieux: un prêtre qui «sait qu’il n’est pas le détenteur d’un quelconque pouvoir, mais un canal de la miséricorde, qui déverse sur les autres le pardon dont il a d’abord bénéficié».
Parmi les 400 missionnaires présents dans la basilique Saint-Pierre se trouvaient des prêtres venus d’Ukraine grâce à un visa spécial. Lors des intentions de prière, une laïque polonaise a demandé à Dieu que sa miséricorde «atteigne les peuples de la terre déchirés par la guerre».
Le 30 avril 2000, le pape Jean Paul II avait instauré le dimanche de la Miséricorde divine le jour de la canonisation de sainte Faustine (*). Le Christ, apparaissant à la Polonaise, lui aurait demandé de répandre la dévotion à la Miséricorde divine et confié son désir que cette fête soit célébrée solennellement le premier dimanche après Pâques. (cath.ch/imedia/hl/be)
(*) Helena Kowalska (en religion sœur Marie Faustine), née à Głogowiec le 25 août 1905, morte à Cracovie le 5 octobre 1938, est une religieuse de Notre-Dame de la Miséricorde et une mystique polonaise surnommée «l’apôtre de la Miséricorde divine»
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