La nonciature à Varsovie a indiqué, le 22 avril 2022, que le Saint-Siège avait examiné les documents reçus par le cardinal italien Angelo Bagnasco en Pologne en juin 2021. «L’analyse des documents recueillis a permis d’évaluer comme correcte la démarche du cardinal Stanislaw Dziwisz et, à cet égard, le Siège apostolique a décidé de ne pas donner suite», conclut la déclaration.
Les cas examinés se rapportent à la période durant laquelle Mgr Dziwisz a été archevêque de Cracovie de 2005 à 2016. Le Père Tadeusz Isakowicz-Zaleski, qui représente les victimes d’abus, avait accusé le cardinal de ne pas avoir donné suite à des informations écrites remises en 2012 sur des abus commis sur des enfants dans sa province ecclésiastique. Mgr Dziwisz a toujours rejeté les accusations de dissimulation à son encontre, mais s’est prononcé en faveur d’une enquête indépendante.
Le Vatican avait chargé en 2021 le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque émérite de Gênes et alors président du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE), de procéder à cet examen. Il s’est rendu en Pologne du 17 au 26 juin, s’est fait remettre des documents et a mené des entretiens – notamment avec l’abbé Isakowicz-Zaleski. Il s’agit jusqu’à présent de la mission d’enquête ecclésiastique romaine la plus importante en Pologne dans le cadre des abus commis par des prêtres sur des enfants.
Le cardinal Dziwisz fait partie des hommes d’Eglise les plus éminents de Pologne. Il a été secrétaire privé du pape Jean-Paul II de 1977à 1998 avant d’être ordonné évêque et nommé vice-préfet de la Maison pontificale. En 2005, il est retourné en Pologne comme archevêque de Cracovie et a été créé cardinal en 2006.
En 2021, le Vatican a infligé des sanctions disciplinaires à une dizaine d’évêques émérites en Pologne pour avoir négligé leurs devoirs dans le cadre d’accusations d’abus contre des membres du clergé. Ils ont dû verser une somme d’argent «raisonnable» à une fondation ecclésiastique qui soutient des mesures de prévention contre les violences sexuelles sur mineurs. En outre, la plupart des évêques sanctionnés ne peuvent plus participer à des services religieux publics, soit dans leurs anciens diocèses, soit tout court. (cath.ch/kna/mp)
Maurice Page
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